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Après les taxis, les chauffeurs VTC protestent


"Ce n'est pas en nous livrant sur la place publique comme gage de paix sociale que ça va résoudre le problème", protestent les VTC. (Photo AFP)

Des chauffeurs spécialisés dans les transports collectifs et travaillant avec les plateformes de réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) manifestaient mercredi à Paris, estimant avoir été sacrifiés par le gouvernement en « gage de paix sociale » auprès des taxis en colère.

Plus de 250 voitures se sont rassemblées dans la matinée, bloquant un boulevard débouchant sur l’une des principales gares parisiennes, la gare Montparnasse. Cette mobilisation a lieu une semaine après que le gouvernement socialiste, en butte à un énième mouvement de colère des taxis, a annoncé des mesures pour lutter contre l’utilisation détournée des licences de chauffeurs de « transports collectifs à la demande » par les plateformes VTC.

Les conducteurs dotés de ces licences ne peuvent en théorie transporter moins de deux passagers. Le gouvernement a envoyé vendredi des mises en demeure à une vingtaine de plateformes VTC (Uber, SnapCar, Chauffeur-Privé…) pour leur rappeler que ces licences, jusqu’ici plus faciles à décrocher que les licences VTC, s’appliquent au transport collectif et non particulier. « On estime à 10 000 à peu près le nombre de personnes (…) qui travaillent en France dans le métier du transport de personnes, à qui aujourd’hui on est en train de dire : finalement vous n’avez plus le droit d’utiliser des plateformes numériques », a dénoncé mardi Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur général d’Uber pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.

Selon Bertrand Altmayer, président de la plateforme Marcel, « il y a beaucoup de chauffeurs qui ont des familles, qui utilisent cette licence et qui vont se voir priver de boulot du jour au lendemain. Il y a toute une économie derrière, loueurs, assureurs, centres de formation, banques », prévient-il. La manifestation de mercredi vise à expliquer « toute l’ampleur que ces mesures vont avoir », renchérit Joseph François, président de l’association Alternative mobilité transport (AMT), à l’origine du mot d’ordre. Pour lui, « ce n’est pas en nous livrant sur la place publique comme gage de paix sociale que ça va résoudre le problème ».

AFP