Les manifestations d’agriculteurs et les blocages continuaient mercredi matin dans toute la France, alors que la crise de l’élevage se poursuit et que d’autres filières sont maintenant en difficulté.
Dans le Tarn-et-Garonne, entre 50 et 80 manifestants, selon un porte-parole, ont passé la nuit près de Montauban sur une plateforme logistique d’Intermarché. Des agriculteurs venus de toute la région avaient entrepris la veille de bloquer le site jusqu’à jeudi pour « mettre la pression » alors que les négociations sur les prix sont en cours au niveau national. « Il y a l’exaspération de voir toute l’énergie passée à l’été et à l’automne [alors que] sur le fond, rien n’a changé », a indiqué Alain Lafragette, président de la FDSEA du Lot.
Des Hommes & des tracteurs pour dire leurs maux & leur ras le bol : ces drames humains sont intolérables #AvenirAgri pic.twitter.com/0vGcS6nfGG
— La FNSEA (@FNSEA) 2 Février 2016
Dans le Finistère, une centaine d’agriculteurs a déversé dans la nuit de mardi à mercredi des déchets divers devant la Mutualité sociale agricole et le centre départemental Groupama à Landerneau, provoquant également des ralentissements sur la RN12 avec leurs tracteurs. Les agriculteurs, à bord de 70 tracteurs, avaient auparavant déversé des déchets divers non loin du supermarché Casino de Landivisiau, à une quarantaine de kilomètres de Brest, selon la même source, qui a précisé qu’ils n’avaient pas pu approcher du magasin en raison de la présence de forces de l’ordre.
Débordements difficiles à contenir
Par ailleurs, après les débordements qui ont eu lieu mardi durant une manifestation d’agriculteurs à Saint-Lô, le préfet de la Manche a condamné dans un communiqué des agissements qui « auraient pu avoir des conséquences graves, notamment liées à l’inflammation de grandes quantités de pneus à proximité immédiate d’habitations et de véhicules ». Le préfet de la Manche a décidé de porter plainte « contre les auteurs de l’enfoncement des grilles de la Préfecture ».
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a assuré mercredi qu’il souhaitait maîtriser les débordements pendant les manifestations d’agriculteurs mais que le syndicat, très majoritaire dans le secteur, n’était pas en mesure d’arrêter ces mouvements qui secouent la France depuis quelques semaines, car il n’y a « aucune réponse ».
Les agriculteurs en difficulté manifestent depuis plusieurs semaines pour protester contre la chute des prix de leurs productions, dans le sillage de leur forte mobilisation de l’an dernier. Leur mouvement ne s’est pas apaisé malgré la rallonge de 125 millions d’euros aux 700 millions du plan d’aide aux éleveurs.
Cette politique de baisse des prix est suicidaire & détruit de la valeur, les acteurs de la filière alimentaire le savent @xavierbeulin — La FNSEA (@FNSEA) 3 Février 2016