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Vive Donald Trump !

Il est arrogant, raciste, sexiste et la plupart du temps, il raconte tout simplement n’importe quoi. Mais le milliardaire Donald Trump – qui fait la course en tête pour l’investiture du Parti républicain à la présidentielle américaine de novembre – a au moins un mérite : celui de mettre en exergue les maux de la politique outre-Atlantique, et particulièrement le rôle joué par l’argent.

Dans les faits, ce pays extraordinaire que sont les États-Unis n’est pas une démocratie (le pouvoir au peuple), mais bien une ploutocratie (le pouvoir aux riches). Pour la première fois dans l’histoire, la moitié des élus du Congrès, c’est-à-dire les représentants du peuple américain, sont des millionnaires. Mais au-delà des fonctions électives, le financement des campagnes électorales en dit long sur le pouvoir du billet vert.

Au travers des «Super Pac» (comités d’action politique), il est possible de financer – sans aucune limite – non pas directement un candidat… mais un comité de soutien à un candidat. Grosses fortunes et entreprises se font alors un malin plaisir d’inonder les différents postulants qui seront amenés à établir des lois les concernant.

Le New York Times révélait ainsi en octobre dernier que les dons de 158 familles américaines ultrariches représentaient près de la moitié des sommes collectées pour les primaires, allant pour l’essentiel aux républicains. Mais pas d’inquiétude, Hillary Clinton, qui devrait être la candidate démocrate, n’est pas en reste non plus.

Pour certains analystes, la campagne 2016 devrait être la plus chère de l’histoire : d’ici novembre, démocrates et républicains confondus, elle pourrait coûter… dix milliards de dollars. Donald Trump a alors beau jeu de se présenter en candidat indépendant des lobbys puisqu’il finance sa campagne avec ses propres deniers. Il a d’ailleurs souvent ironisé sur le fait qu’il avait donné de l’argent à la plupart de ses adversaires.

Comme le disait un autre milliardaire américain, Warren Buffet, en 2005 : «Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner.»

Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)