La fin de la récréation

Avant les vacances d’été, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, était dos au mur. Avec la fronde des enseignants du secondaire, toute confiance avec le ministre était rompue. Au moment d’annoncer leur intention de faire grève, les syndicats d’enseignants avaient mis en garde le ministre. Sans la base, aucune réforme, pourtant nécessaire pour faire avancer le système scolaire luxembourgeois, n’est possible, avaient-ils lancé à l’époque.

Quelques mois plus tard, la situation a évolué. Avec l’accord trouvé in extremis à la fin juillet pour écarter le scénario d’une grève, un nouveau départ a été pris. Même si une frange d’enseignants continue de contester cet accord, Claude Meisch a décidé de redoubler d’effort pour enfin faire avancer l’enseignement. Lors de la semaine écoulée, le ministre a dévoilé son projet pour réformer l’enseignement secondaire et l’enseignement secondaire technique. Cette réforme qui avait disparu dans les tiroirs du ministère constitue un des projets phares de la législature en cours.

D’autres projets sont sur le point de se concrétiser. La Chambre a ainsi accordé son feu vert à l’école internationale de Differdange. Cette semaine, le ministre de l’Éducation nationale s’apprête à faire le point sur le nouveau cours unique d’éducation aux valeurs, baptisé «vie et société».

Il s’agit de plusieurs projets de taille qui doivent permettre à l’école d’évoluer. Avec une population scolaire très disparate, le défi qui vise à permettre à chaque enfant de décrocher un diplôme reste énorme. Le chemin emprunté pour réussir cette mission ne fait pas toujours l’unanimité. Si Claude Meisch veut mener à bien son paquet de réformes, il ne doit pas oublier de rester à l’écoute du terrain. Les enseignants restent un partenaire privilégié pour faire avancer l’école.

Après deux premières années marquées par de nombreux remous, la fin de la récréation semble donc avoir sonné pour de bon. Il sera important de continuer à tirer dans la même direction pour le bien des enfants.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)