Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’auteur d' »Akira » a reçu le Grand Prix du festival d’Angoulême. Une première pour un mangaka.
Le Japonais Katsuhiro Otomo est l’auteur de la célèbre série « Akira ». (Photos : AFP)
Le festival international de bande dessinée d’Angoulême a attribué hier, pour la première fois, son Grand Prix à un dessinateur de mangas, le Japonais Katsuhiro Otomo, auteur de la série culte Akira. Âgé de 60 ans, l’artiste, l’un des plus grands mangakas (NDLR : auteurs de mangas) japonais, est mondialement connu grâce au succès d’Akira en manga et en dessin animé, connu depuis vingt ans.
Attendue après le premier tour où il était arrivé en tête devant le Britannique Alan Moore et le Belge Hermann, sa désignation le pose comme le successeur de l’Américain Bill Watterson, créateur de Calvin et Hobbes, sacré en 2014. Son Grand Prix marque en tout cas une reconnaissance de la place prise par les mangas japonais dans le monde francophone – 1 500 sont traduits chaque année en français. Des fascicules en noir et blanc, qui se lisent de droite à gauche, qui constituent aujourd’hui un quart des albums de BD vendus en France. « Je vous remercie pour ce prix extraordinaire. La BD m’a ouvert les yeux », a déclaré le mangaka dans une vidéo enregistrée au Japon.
Rendez-vous annuel de la BD mondiale, ce 42e festival, qui se tient jusqu’à dimanche, jour où seront désignés les neuf « Fauves d’Angoulême », les lauréats du festival, a aussi décerné un Grand Prix spécial aux dessinateurs de Charlie Hebdo tués dans l’attentat contre le journal satirique le 7 janvier : Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré.
« Je suis Charlie, ce n’est pas faire sonner les cloches de Notre-Dame ni transformer en héros nationaux ceux qui chiaient sur le pouvoir sous toutes ses formes », a déclaré avec passion et véhémence l’éditeur de Jean-Christophe Menu, venu hier soir recevoir ce prix au nom du journal, dont l’équipe des survivants n’a pas souhaité venir. Ce week-end sera attribué un nouveau « Prix Charlie de la liberté d’expression », qui pour sa première édition ira également aux dessinateurs disparus de Charlie Hebdo.
Le Quotidien (avec AFP)
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