Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, entend réformer l’enseignement secondaire pour la rentrée 2017, en conférant davantage d’autonomie aux lycées du pays. Bientôt, finie la «vieille école»!
La «nouvelle école» arrive à grands pas et le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, vient d’en dessiner les contours. Destinée à promouvoir l’autonomie au sein de la trentaine de lycées du Grand-Duché, la réforme en cours devra pouvoir être achevée pour la rentrée scolaire 2017/2018. Le patron des écoliers et des lycéens a en effet annoncé qu’un projet de loi serait déposé à la Chambre des députés pour le mois de juillet, avant que la loi définitive entre en vigueur au mois de septembre de l’année prochaine.
Cette réforme sera clairement menée sous le signe de la délégation du pouvoir décisionnel du ministère aux directions des différents lycées. Car la vision du ministre s’inscrit dans cette volonté de «décentralisation», afin de conférer plus d’autonomie à chaque établissement d’enseignement secondaire du pays.
«L’autonomie, cette plongée radicale dans l’abîme de la liberté», disait le sociologue Eugène Enriquez. Pour le ministre Claude Meisch, cette réorganisation des responsabilités est avant tout une question de gouvernance à revoir. Car tout ce qui ne figure pas dans la future loi devra être comblé par les lycées eux-mêmes, au nom de leur marge de manœuvre autonome. Cela ressemble fortement au principe de subsidiarité.
Une semaine avant la rentrée scolaire 2015/2016, le ministre indiquait en effet vouloir en finir avec une sorte de système pyramidal dépassé dirigé par une espèce de patriarche. «Je suis persuadé qu’on ne peut pas gérer un système scolaire de manière hiérarchique au sommet duquel un ministre décide, alors que ses positions sont respectées à la lettre dans les salles de classe. Il faut une autre gouvernance!», estimait-il alors.
Nouveaux modèles, nouvelle gestion
Le premier trimestre de l’année scolaire est écoulé, mais le discours n’a pas changé, au nom de la sacro-sainte autonomie que prône le ministre dans le secondaire. «Je suis d’avis que les lycées doivent se créer une identité propre, sans pour autant que la politique se déresponsabilise», juge Claude Meisch. Dans ce sens, il considère que «les lycées doivent avoir plus de moyens et plus de liberté pour s’organiser eux-mêmes, parce que chaque élève est différent et il faut donc plusieurs modèles, à l’instar de l’école internationale de Differdange qui s’intègre dans cette vision.»
Cela dit, il est hors de question de faire table rase du passé. En effet, le ministre vise, selon l’expression consacrée, «le changement dans la continuité», à savoir qu’il faut préserver ce qui fonctionne, sans pour autant freiner l’innovation.
Et pour mener à bien ce projet de réforme, dix défis ont été identifiés comme tel. Hormis le concept d’autonomie, il s’agira de mettre en place un guichet unique au ministère pour traiter toutes les demandes de conseil, de soutien, ou encore de formation continue. D’autres mesures sont encore planifiées, telles que la possibilité de nouvelles combinaisons de branches d’orientation, ou encore la création d’un observatoire pour le maintien scolaire, afin de minimiser le décrochage.
Claude Damiani