Accueil | Economie | Ernst and Young sur un plateau au Kirchberg

Ernst and Young sur un plateau au Kirchberg


Ernst and Young occupe 80 % des 28 000 m2 du bâtiment. (photo Fabrizio Pizzolante)

Avec l’emménagement d’EY (prononcer «i-ouaï») au 35 avenue JFK au Kirchberg, les quatre principaux cabinets d’audit sont maintenant présents dans la capitale luxembourgeoise.

Immanquable sur le plateau, le bâtiment rouge et bleu de 28 000 m2 d’EY est enfin sorti de terre après un peu plus de deux ans de travaux si l’on compte à partir du 20 septembre 2013, date de la pose de la première pierre.

Le choix du cabinet d’audit financier de quitter la zone d’activité de Münsbach a été opéré pour plusieurs raisons. Alain Kinsch, Country Managing Partner d’EY Luxembourg, explique que plusieurs lieux ont été envisagés : «Nous ne voulions aller ni à Strassen ni à la Cloche d’or. Nous avions le choix entre le plateau du Kirchberg, Luxembourg-Centre et le quartier de la Gare. Au final, le choix s’est arrêté ici sur l’avenue J.-F.-Kennedy pour plusieurs raisons, dont le prix, la proximité avec les lieux stratégiques comme la Chambre de commerce ou encore l’ALFI, mais également pour la facilité d’accès en termes de trafic et de transports en commun.»

Le bâtiment apporte de nouveaux concepts de travail qui sont loin d’être innocents. Le nouveau quartier général d’EY Luxembourg, qui accueille actuellement 1 200 personnes (avec une capacité allant jusqu’à 1 800 personnes), se veut moderne et à l’écoute de la nouvelle génération d’employés et même des futures générations. Pas de cantine, juste des petits points chauds pour se restaurer rapidement. Pour manger, il faudra aller se fournir dans les nombreux restaurants du quartier. Pas de parking non plus pour les employés.

«Nous avons clairement fait le choix de la mobilité. Nous avons mis en place des aides financières pour que nos employés utilisent les transports en commun ou encore des moyens alternatifs comme le vélo. Nous avons d’ailleurs mis des vélos EY à leur disposition», souligne Alain Kinsch. Le bâtiment compte donc très peu de places de parking et elles sont réservées aux seuls associés et clients du cabinet.

Une vitrine pour attirer les talents

Le bâtiment, qui a coûté autour de 100 millions d’euros, est classé BBB : sa consommation conventionnelle en énergie primaire est inférieure de 80 % à la consommation normale réglementaire. «Le plus grand édifice écologique du pays», selon Alain Kinsch, est aussi la vitrine grandeur nature d’un nouvel environnement de travail qui sonne le glas des bureaux individuels traditionnels et ce même pour les associés.

«Nous ne voulions pas d’espace de travail où l’on entasse les employés comme du bétail. Nous voulions des espaces ouverts favorisant le travail d’équipe et c’est ce que recherchent les nouvelles générations d’employés», explique Alain Kinsch avant d’admettre que l’adaptation sera sans doute plus difficile pour les associés habitués à avoir leur propre bureau. Le bâtiment compte également soixante salles de réunion, ayant chacune le nom d’une ville luxembourgeoise, afin de favoriser le travail d’équipe.

En mettant l’accent sur la mobilité, l’écologie, la liberté de l’espace de travail, la proximité dans la hiérarchie, le tout dans le lieu, le Kirchberg, le plus dynamique du pays, EY affiche clairement ses ambitions pour l’avenir avec comme objectif d’attirer les «talents» si difficiles à dénicher sur la place luxembourgeoise. Il faut dire que la compétition est rude parmi les «big four» (PwC, Deloitte, KPMG et EY).

EY, en plus d’afficher un cadre à même de séduire des talents et de proposer un environnement de travail moderne, renforce son ancrage local en étant propriétaire et occupant du bâtiment, mais également en décorant certains de ses murs avec des œuvres d’un artiste luxembourgeois, Jacques Schneider.

Jeremy Zabatta