Le coût global du projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, en Meuse, a été réévalué lundi à 32,8 milliards d’euros par l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra).
Ce montant est quasiment le double des évaluations antérieures, comme l’avait laissé entendre une commission d’enquête. « Les estimations de coût (de l’Andra) sont clairement supérieures à celles des opérateurs nucléaires et met sous pression de nouveau EDF, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) et Areva », a souligné la banque d’affaires Bryan Garnier. « Ce rapport est clairement négatif » pour la filière, même si « le risque d’une réévaluation du coût du projet n’est pas nouveau ».
Ce doublement de la facture était en effet attendu : des estimations divulguées par une commission d’enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire tournaient déjà autour de 30 milliards d’euros.
Dans un courrier commun au ministère de l’Écologie et de l’Énergie, EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique ont cependant contesté ce nouveau chiffrage de l’Andra, expliquant avoir proposé conjointement « de considérer pour ce projet un coût objectif (hors risques) de 20 milliards d’euros ». EDF, Areva et le CEA soulignent notamment que l’Andra n’a pas tenu compte « d’optimisations » identifiées depuis fin 2012 et a retenu pour son chiffrage certaines estimations de coûts qui « s’écartent de manière significative de notre retour d’expérience ».