À cause d’une première opération incomplète, le défenseur de la Jeunesse Marvin Martins doit repasser sur le billard. Et perdre six mois. Encore.
Le premier chirurgien aurait peut-être mieux fait de réparer les croisés de l’international plutôt que de se contenter du seul ménisque. Cela va coûter six mois supplémentaires de sa toute jeune carrière au latéral de la Jeunesse.
Vous venez d’apprendre que vous deviez encore repasser par le billard et par six mois de rééducation, à 20 ans seulement. Comment va le moral? Pas trop touché?
Marvin Martins : C’est quand même la troisième fois! En jeunes, je m’étais fait le ménisque du genou gauche. En février 2015, on m’a fait le ménisque du droit, mais après l’opération, alors qu’il devait faire les croisés, le chirurgien m’a dit qu’il n’y avait pas touché parce qu’ils pouvaient encore tenir, qu’il fallait simplement que je fasse du renforcement musculaire.
Et?
Et j’en ai fait. Sous Dan Theis, la saison passée, je faisais trois à quatre séances par semaine de fitness.
Et?
Et un autre docteur, qui devait me nettoyer le ménisque m’a dit, il y a peu, que si je gardais des croisés comme ça, il était possible que je ne puisse plus du tout jouer au football dans trois ou quatre ans. Et je lui fais confiance : c’est celui qui m’avait opéré de mon premier ménisque et mon genou gauche, lui, est impeccable. Je n’en veux pas au premier chirurgien, mais il m’avait promis que ça irait…
Concrètement, sentiez-vous que quelque chose n’allait pas? Car vous avez quand même joué quelques matches depuis votre retour de blessure.
Oui, j’ai joué même assez normalement. C’était surtout dans ma tête que quelque chose n’allait pas. Je savais que mes ligaments étaient déchirés. J’ai pris trop de précautions parce que j’avais toujours un peu peur des contacts. Pendant quatre mois, je n’étais pas à 100 % mentalement.
Pas que : Carlo Weis vous a dit qu’il voyait que quelque chose n’allait pas, mais physiquement parlant.
Oui, il disait que je boitais. Et que cela se voyait que je ne pouvais pas y aller à fond. Mon genou, parfois, se mettait à gonfler après des séances intensives. Alors, même si je pouvais jouer, oui, je trouvais ça logique quand le coach me gardait sur le banc. Mais comme je suis encore jeune, c’est normal, moi, je voulais jouer… Ah comme j’aurais voulu n’avoir qu’une opération…
Il y en aura donc une troisième, le 26 janvier.
Encore six mois. C’est dur à vivre à mon âge. Surtout que je sais que ce sera beaucoup plus dur que la dernière fois, la rééducation. Parce que j’ai perdu beaucoup de masse musculaire. Je vais souffrir.
Vous perdez énormément de temps. Trop?
Alors que je recommençais seulement à jouer… Carlo Weis venait juste de me dire que si je continuais comme ça, Luc Holtz finirait par me rappeler… Je crois en moi, j’ai confiance en moi, être en septembre sur le terrain, reprendre ma place, je peux le faire. Mais pour revenir au niveau que j’avais avant ma blessure du début d’année dernière, ce sera dur…
Recueilli par Julien Mollereau