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La police grand-ducale se méfie des « médias sociaux »


Le directeur général de la police, Philippe Schrantz (à g. en médaillon), le porte parole en chef de la police, Vic Reuter, et le porte-parole de la justice, Henri Eippers (de g. à d.), ont souhaité leurs voeux aux journalistes. (photos JC Ernst)

À l’occasion de leurs vœux de nouvel an, police et justice ont évoqué les défis qu’ils auront à relever en 2016. La police prône une bonne collaboration avec la presse face aux dangers du «journalisme citoyen».

Avec l’arrivée, en février 2015, de son nouveau directeur général, Philippe Schrantz, la police entend poursuivre son processus de réforme qui impactera forcément ses relations presse, mais également sa communication interne.

L’analyse émane du porte-parole en chef de la police grand-ducale, Vic Reuter, qui s’est exprimé sous les yeux de son nouveau directeur général, mardi à la cité policière Grand-Duc-Henri du Kalchesbréck. « La réforme de la police est définitivement lancée et elle aura un impact direct sur notre communication, car elle constitue une priorité aux yeux de notre directeur général », a-t-il déclaré.

Et qui dit communication, dit aussi bien communication interne qu’externe. Car les deux sont intimement liées. « La communication interne est un élément-clé et l’audit qui a été réalisé permettra à la police de se repositionner », selon Vic Reuter. Le repositionnement en question pourra en effet servir de base à la communication externe de la police. Dans ce cadre, les relations avec la presse sont primordiales, celle-ci jouant le rôle de relais de l’information vers les citoyens et permettant de véhiculer une certaine image de l’administration policière.

«Défi commun face aux médias sociaux»

Mais l’avènement et l’évolution des technologies de l’information et de la communication ont profondément bouleversé la donne  : police et presse doivent aujourd’hui composer avec les médias sociaux et ce que Vic Reuter a qualifié de « journalisme citoyen ». Selon lui, police et presse sont dans le même bateau face aux non-professionnels de l’information et de la communication.

« Nous nous différencions des médias sociaux, parce que nous (police et presse) communiquons selon une certaine déontologie et donc en respectant un cadre juridique réglementé », a estimé le porte-parole en chef de la police. L’intérêt d’une collaboration active entre policiers et journalistes coulerait ainsi de source  : « Nous avons un défi commun à relever face aux médias sociaux qui font à peu près tout ce qu’ils veulent et qui sont un phénomène très difficile à contenir; police et médias ont des intérêts communs face à ce problème. »

Du côté de l’administration judiciaire, on s’est félicité de son renforcement en termes d’effectifs, afin d’épauler son porte-parole, Henri Eippers. « Je serai prochainement assisté dans ma tâche. Par ailleurs, le recrutement d’une statisticienne et d’un informaticien vont dorénavant nous permettre d’élaborer des statistiques judiciaires », s’est-il réjoui, après avoir qualifié cette carence de « bémol jusqu’à aujourd’hui. »

Soit un rayon de soleil, après une année 2015 sombre et très chargée pour la justice, entre «l’affaire Hôtel Simoncini», l’opération antiterroriste de Rodange, la disparition de la petite Bianka, le bébé mort retrouvé à Reisdorf et l’homicide involontaire qui a coûté la vie à une policière à Dippach.

Claude Damiani