À 18 ans, Julie Meynen représente le présent et l’avenir de la natation luxembourgeoise féminine. Avec désormais un objectif annoncé : les Jeux olympiques de Rio.
Julie Meynen est tombée dans la marmite de la natation quand elle était toute petite : «C’est mon père qui m’a appris à nager. Je ne peux pas dire quel âge j’avais», explique la principale intéressée. Celle qui faisait de l’équitation rejoint le SL vers l’âge de 10 ans. Et rapidement, elle va laisser tomber le cheval. Pour les bassins.
Au départ, elle n’est pas encore une fusée : «Je nageais 1’09 au 100 m crawl quand j’étais chez Sandra (Bodeving).» Mais c’est en rejoignant le groupe de Christophe Audot qu’elle va réellement franchir un cap : «C’est lui et Ingolf Bender (NDLR : l’entraîneur national) qui m’ont amenée au niveau international.» Les entraînements s’intensifient, les résultats s’améliorent. Et la natation devient comme une évidence pour Julie Meynen : «Pour moi, la vie sans natation n’existe plus.»
Compétitrice dans l’âme, celle qui porte désormais les couleurs du SCDE a un objectif : les JO de Rio. Et c’est dans cette optique qu’elle est partie à Plymouth, en Angleterre : «Ça m’a fait gagner une année. Je voulais absolument passer le bac avant d’être dans l’année des JO.» Revenue d’Angleterre au bout de seulement une année, elle ne se sentait pas à l’aise de l’autre côté de la Manche : «J’étais à l’internat. Je me sentais comme dans une prison», explique-t-elle.
À 14 centièmes de la qualification
Mais depuis qu’elle a ouvert les portes de cette prison, Julie Meynen a retrouvé toutes ses sensations. Il y a une dizaine de jours, elle a amélioré pas moins de quatre records nationaux et décroché sept titres individuels. Quelques jours plus tôt, elle avait brillé aux championnats d’Europe de Netanya en se hissant notamment neuvième sur le 100 m nage libre.
On n’oubliera pas non plus que juste avant de s’envoler pour Israël, Julie Meynen avait encore amélioré son record national du 50 m nage libre, cette fois en grand bassin, pour le porter à 25″42… soit seulement 14 centièmes de la norme A pour les JO de Rio.
Au vu de sa forme actuelle et en sachant qu’elle s’envole en fin de semaine à destination de la Thaïlande pour un stage qui doit lui permettre d’être au top lors de l’Euro Meet, fin janvier, on n’image pas voir Julie Meynen rater la qualification pour le Brésil. D’ailleurs, elle non plus : «Je me vois déjà à Rio. Ma saison est déjà pas mal et elle me plaît plus que la saison passée. J’ai déjà cinq records nationaux en poche, il ne me manquait plus que le 50 m nage libre en petit bassin, mais j’ai réussi à le battre aux championnats nationaux.»
Et quand on lui demande où elle peut gagner les quatorze centièmes qui lui manquent, la réponse fuse : «Je peux les gagner partout. En coulée, en reprise de nage, ma nage n’est pas parfaite. Mais je travaille avec Frank Arendt, l’entraîneur de Raphaël (Stacchiotti) et Julien (Henx) en gymnastique et ça se passe bien. On communique bien.»
Et quel que soit le résultat de cet été, la jeune Luxembourgeoise a d’ores et déjà le regard tourné vers l’avenir. Et c’est en pensant à Tokyo-2020 qu’elle a décidé de retenter une aventure à l’étranger. En septembre, elle s’envolera en effet à destination d’Austin, pour étudier et s’entraîner pendant quatre ans : «Je voulais essayer quelque chose de nouveau. C’est une équipe super pour le sprint. On est souvent en contact, ça se passe très bien.»
Avant de montrer les progrès qu’elle aura réalisés lors des JO asiatiques, Julie Meynen a envie de prouver à tout le monde qu’elle peut d’ores et déjà être la femme de Rio !
Romain Haas