Nous évoquions il y a douze mois le fait que le monde avait connu une année chaotique. «L’année qui arrive ne devrait pas connaître un regain de pacifisme sur la planète, loin de là», prédisait notre rédacteur en chef, Laurent Duraisin, dans son éditorial du 31 décembre 2024. Sa réflexion reste d’application pour l’année 2025, sans aucune nuance : «L’actualité internationale a été rythmée par les guerres et les tensions qui se sont multipliées entre les grands blocs. L’heure n’est plus à la discussion, semble-t-il, le temps de l’affrontement est venu.»
Que faut-il dès lors attendre de 2026? Selon Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, le «monde se trouve à la croisée des chemins». Une nouvelle fois, serait-on tenté d’ajouter. «Autour de nous, tout n’est que chaos et incertitude. Les divisions. La violence. L’effondrement climatique. Les violations systémiques du droit international. La remise en cause des principes fondamentaux qui nous unissent en tant que famille humaine», poursuit le diplomate portugais dans son message de fin d’année. Il lance un appel aux dirigeants politiques : «Prenez vos responsabilités. Assez de souffrances. Priorité à l’humain et à la planète.»
Le risque que ces vœux demeurent pieux est réel. La fin de la guerre d’agression menée depuis bientôt quatre ans par la Russie contre l’Ukraine apparaît toujours lointaine. Certes, sous l’impulsion du président américain, Donald Trump, des pourparlers ont pu être engagés. Mais une issue permettant de faire taire les armes fait encore défaut. Vladimir Poutine ne donne aucun signal allant dans le sens d’une paix juste et durable. Son objectif premier reste une capitulation de l’Ukraine. L’un des effets directs de ce conflit est le réarmement massif engagé par les alliés de l’OTAN, Luxembourg compris, qui consacrera en 2026 environ 1,3 milliard d’euros à sa défense. Antonio Guterres a raison de dénoncer le déséquilibre croissant entre les dépenses militaires et le financement de l’aide aux plus vulnérables. Sa conclusion résonne comme un avertissement : «Pour rendre le monde plus sûr, il faut investir davantage dans la lutte contre la pauvreté, et moins dans les guerres. La paix doit l’emporter.» Reste à connaître le prix pour vivre une année 2026 plus paisible.