Malgré l’intérêt du Milan AC et de clubs de MLS, le Schifflangeois a dit stop, à l’âge de 35 ans, pour «profiter de (son) bébé et de (son) rôle de père».
C’est fini. Le joueur «luxembourgeois» le plus fou que le pays ait jamais enfanté (né à Tuzla, en Bosnie, il était arrivé au Grand-Duché à l’âge de 2 ans et y a fait toutes ses classes de footballeur) raccroche les crampons après avoir joué avec les plus grands joueurs de la planète et contre les plus grands joueurs de la planète.
Malgré des sollicitations encore vivaces aux États-Unis, mais aussi carrément au Milan AC, dans un pays qui l’a vu exprimer la pleine mesure de son talent avec notamment quatre titres de champion d’Italie et deux Coupes (il aura joué 322 matches et inscrit 46 buts dans les différentes compétitions de la Botte, avec la Roma et la Vieille Dame). Mais Miralem Pjanic, qualifié de joueur «technique et romantique» dans les médias français depuis son annonce, en l’honneur d’un talent éclatant qui a séduit l’Europe pendant très longtemps, a préféré opter pour la famille.
On le comprend, le choix du milieu de terrain : lui qui a commencé à 18 ans au FC Metz, en 2007, aura disputé la bagatelle de 666 matches professionnels, joué le Mondial brésilien (avec un match au Maracana, contre l’Argentine de Messi), perdu une finale de Ligue des champions contre le Real Madrid, soulevé treize trophées, délivré la bagatelle de 132 passes décisives sur l’ensemble de sa carrière, se sera érigé en référence quasi absolue au niveau mondial en matière de coups francs et aura valu, au sommet de sa carrière, la bagatelle de 70 millions d’euros. Même si c’est pour 60 qu’il aura été transféré de la Juve au FC Barcelone, en 2020.
115 sélections en Bosnie, mais le Luxembourg…
Des clubs, il en aura donc fréquenté d’immenses. Même quand il n’était pas dans des pays majeurs. Lyon en France entre 2008 et 2011, Besiktas en Turquie entre 2021 et 2022, le CSKA Moscou en Russie entre 2024 et 2025. Cela lui aura permis de durer en sélection nationale où, au sein de la génération dorée axée autour d’Edin Dzeko, il se sera hissé au rang de deuxième joueur le plus capé du pays avec 115 sélections. Une longévité qui aura pris fin aussi parce que, depuis juin, il était resté sans club.
Pour le plus grand malheur de la FLF, qui vient de passer quasiment deux décennies à se demander où ses Rout Léiwen en auraient été si sa petite pépite avait opté pour le Grand-Duché. Guy Hellers, qui l’a formé, a passé toutes ces années à redire, ad nauseam, à quel point l’affaire s’est jouée à rien, au refus de la fédération de considérer une demande de faire un geste financier pour verrouiller l’affaire.
Au pays, sa trace est pourtant plus profonde qu’on ne le pense. Leader technique absolu de la génération U17 qui avait accueilli une phase finale de l’Euro de la catégorie (en 2006), seul buteur local d’un match épique contre l’Espagne de Bojan Krkic, perdu 7-1 mais qui l’avait vu marquer d’un lob de plus de 40 mètres et ne même pas fêter cette réussite, Pjanic n’a pas disparu des radars. Souvent présent au pays, il s’est même souvent engagé en faveur de projets footballistiques qui lui tenaient à cœur. Des tournois à Schifflange, la structure de futsal du Loft, à Contern…
Bref, c’est quand même un peu du Grand-Duché qui perd un joueur majeur. La fin d’une ère d’absence.