Une certaine frustration demeure dans le camp de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) à l’issue de l’année 2025. Certes, le principal représentant de la communauté estudiantine du pays est parvenu à faire aboutir une revalorisation des aides financières octroyées par l’État. Après avoir haussé le ton, l’ACEL a également obtenu gain de cause dans le dossier de la foire de l’Étudiant. Il est désormais acté que ce rendez-vous incontournable des élèves de classes terminales (1re et 2e) quittera le campus universitaire de Belval pour s’installer à Luxembourg (lire en page 5). La ministre de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, et ses services ont aussi compris l’intérêt d’élargir l’offre en ouvrant la manifestation aux acteurs du marché du travail, afin de proposer des perspectives de carrière aux jeunes qui ne souhaitent pas entamer d’études supérieures. Le défi sera toutefois d’éviter que les banques et autres employeurs potentiels ne transforment la nouvelle foire de l’Avenir en vitrine commerciale.

Les élèves qui choisissent, à 18 ou 19 ans, d’entrer directement sur le marché du travail figurent parmi les premiers concernés par la réforme des pensions, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Théoriquement, après avoir cotisé pleinement durant 40 ans, ils pourraient partir à la retraite à 58 ou 59 ans. Leurs camarades qui optent pour des études supérieures pourront, eux, continuer à faire valoir leurs années de formation dans le calcul de leur pension. L’ACEL se félicite d’avoir pu obtenir gain de cause sur ce point. Globalement, le représentant des étudiants luxembourgeois se dit déçu de la réforme. Entre les lignes, la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, laisse entrevoir la poursuite des discussions en vue d’une réforme plus incisive à l’horizon 2030. Les jeunes entendent être pleinement associés à ces tractations. Leur contribution a d’ailleurs été saluée à maintes reprises pour son caractère constructif. Mais les écouter ne suffira pas. Il faudra aussi tenir compte concrètement de leur apport, afin d’éviter que la jeune génération ne finisse par être le véritable grand perdant de la réforme des pensions.