Une très large majorité des cercles membres ont validé, vendredi, la participation de l’ACEL à la nouvelle foire de l’Avenir. Trois sites sont en discussion : Coque, Luxexpo et European Convention Center.
Le différend majeur avec le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur (MRES) sur le format et le site de la foire de l’Étudiant semble écarté. Vendredi, lors de l’assemblée générale de l’ACEL, ont été présentées les grandes lignes d’une foire qui ne s’adressera plus uniquement aux futurs étudiants, mais aussi aux élèves qui n’optent pas pour des études supérieures et qui souhaitent s’informer concernant leurs perspectives sur le marché du travail.
Dans la foulée de la foire de cette année, l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) était montée au créneau pour fustiger le refus par le ministère d’un véritable dialogue pour revoir et optimiser le concept de la foire, qui a migré après la pandémie de Luxexpo vers le campus universitaire de Belval. «Le ton a changé fin novembre après nos interventions et les questions parlementaires lancées. Le ministère est désormais d’accord de changer de lieu pour organiser la foire, plus au centre», retrace Sophie Mangen, la vice-présidente en charge de la l’information.
Entretemps, le MRES et l’ACEL ont décidé la mise en place d’un groupe de travail pour préparer au mieux la 40e foire de l’Étudiant. Les grandes lignes sont déjà arrêtées : retour à un site plus central, une offre élargie, un agrandissement progressif de la foire et des améliorations en ce qui concerne l’aménagement du site et la signalisation.
Un agrandissement progressif
Trois nouveaux ports d’attache sont susceptibles d’accueillir la prochaine grand-messe des étudiants, tous implantés au Kirchberg : l’European Convention Center, la Coque ou Luxexpo. «Des visites sur place sont encore prévues. La question du coût se pose aussi. Aucun site n’est donc encore approuvé ou écarté», résume Sophie Mangen. La date prévisionnelle est les 29 et 30 octobre 2026.
La ministre Stéphanie Obertin avait ouvert la porte, fin novembre devant les députés, à donner un nouveau visage à la foire, avec une offre plus élargie : «Après analyse, nous avons constaté qu’il n’existait pas vraiment d’offre d’information pour les élèves de 2e et 1re qui ne souhaitent pas aller étudier». L’idée est de transformer le rendez-vous annuel en une «foire d’orientation haut de gamme», regroupant à la fois des exposants du monde académique et des exposants du monde professionnel.
La foire de l’Étudiant doit devenir la foire de l’Avenir en proposant aux élèves et autres personnes intéressées quatre grands axes : l’orientation, les études supérieures, le monde professionnel et l’éducation non formelle.
«Une idée est aussi de mettre en place une zone de repos, qui permettre aux élèves de marquer une pause et rester plus longtemps. On a remarqué qu’ils se sentent souvent dépassé par la large offre», note Sophie Mangen.
L’agrandissement de la nouvelle foire se fera graduellement, aussi pour tenir compte du budget à disposition du MRES.
Cette année, à Belval, quelque 150 exposants étaient présents, tous issus du monde académique. Leur nombre devrait augmenter avec le retour de représentants de différentes branches économiques, mais aussi d’acteurs comme le CGDIS, l’armée ou la police.
Nouveaux membres et loi sur les stages
Parmi les nouveaux exposants devraient aussi figurer deux nouveaux cercles, qui ont intégré lors de l’assemblée générale la liste des plus de 40 membres de l’ACEL : les étudiants luxembourgeois à Lille et LuxÉire, regroupant les étudiants installés en Irlande.
Un autre dossier majeur va préoccuper l’ACEL courant 2026 : la loi sur les stages. Le dispositif légal peine à être appliqué sur le terrain. Il a été convenu de mener avec le soutien du ministère du Travail un sondage afin de mieux savoir pourquoi les entreprises n’appliquent pas le cadre définissant notamment la rémunération des stagiaires.
«On s’imagine bien qu’avec les récents rebondissements au sein du ministère que ce sondage ne figurait pas parmi les priorités absolues. Mais on attend un nouvel élan sous une nouvelle direction», affirme Laurent Schengen, vice-président de la représentation de l’ACEL vis-à-vis des ministères et autres institutions.
Avec Info-Handicap, l’ACEL compte aussi travailler sur une offre adaptée aux étudiants atteints d’un handicap.
La prochaine Réunion européenne des étudiants luxembourgeois (REEL) aura lieu fin septembre à Aix-la-Chapelle.
«L’année 2025 fut une année très politique pour l’ACEL. Nous avons démontré notre force en tant que porte-parole des étudiants. On a pesé dans de nombreux différents domaines et comptons continuer sur cette lancée», conclut Mattis Noël, qui sera soutenu par un comité fort de 18 étudiants.
Réforme des pensions : «On veut rester impliqués»
L’ACEL reproche au gouvernement d’avoir manqué de courage politique pour mener une réforme des pensions plus approfondie, aussi pour offrir de nouvelles perspectives aux jeunes. Seul satesficit : le maintien et la flexibilisation de la prise en compte des années d’études dans la carrière professionnelle. «Il s’agit d’un de nos acquis, mais dans son ensemble, la réforme n’est pas en faveur des jeunes», lande Gianni Di Paoli, le président sortant de l’ACEL.
Il revient à son successeur Mattis Noël, élu vendredi par l’assemblée générale, de maintenir la pression sur le ministère de la Sécurité sociale. «Nous allons continuer à suivre de très près le débat sur les pensions. Nous allons continuer à insister pour rester impliqués dans les groupes d’experts, et garder vivant le débat pour donner une voix aux étudiants», développe le nouveau président de l’ACEL.
La réforme adoptée dans la douleur permettra de repousser de quatre ans les dates critiques. La ministre Martine Deprez, mais aussi des élus de la majorité CSV-DP, ont laissé entrevoir la volonté de continuer à mener les tractations autour des pensions, sachant que de nouvelles décisions devront être prises, au plus tard lors de la prochaine législature (2028-2033).