Le 19 décembre, en état d’ébriété, l’homme de 38 ans s’était retrouvé dans l’appartement d’une femme. Il a été condamné à de la prison ferme.
«Je ne me souviens de rien, c’est le trou noir», assure le prévenu, paysagiste de profession. Il était jugé lundi selon la procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Metz pour des violences commises à l’encontre de voisines de son immeuble et pour s’être introduit dans l’appartement de l’une d’entre elles. Le tout en état de sérieuse ébriété puisqu’un taux d’1,48 mg d’alcool/l d’air expiré, soit le double en gramme par litre dans le sang, a été mesuré.
Le souvenir de la victime se veut, lui, plus précis. Enceinte de 9 mois, la jeune femme se trouvait sous la douche, vendredi dernier, vers 13 h, lorsqu’elle a entendu du bruit dans l’entrée de son appartement. Son époux a pourtant l’habitude de fermer la porte à double tour lorsqu’il part travailler. A-t-il oublié de le faire ce jour-là? Car on ne s’explique pas comment le voisin a pu pénétrer dans le logement.
«J’ai dû me tromper de porte»
La voilà nez à nez avec un individu qu’elle ne connaît pas. Ivre, ce dernier lui ordonne de quitter l’appartement qu’il dit être le sien. «Il a tenté de me frapper, mais il était tellement soûl que je suis parvenue à esquiver le coup et à me sauver dans le couloir», rapporte-t-elle à la barre. Elle se réfugie chez un voisin tandis qu’une autre voisine intervient. Par deux fois, celle-ci met l’intrus au sol. Il prend la fuite par les escaliers où il sera intercepté par la police.
«J’ai dû me tromper de porte», déclare-t-il à la barre. Fort de 28 condamnations, dont 12 pour des faits de violence aggravée, le paysagiste est sorti de prison depuis le 1er juin. Il est par ailleurs convoqué devant la justice pour des faits de violences conjugales ce qui, en dépit d’un contrôle judiciaire lui interdisant tout contact avec sa compagne, ne l’empêche pas de vivre avec cette dernière.
«La coupe est pleine et elle déborde!», s’agace la procureure qui s’indigne qu’en dépit d’un «problème d’alcool massif», il n’ait jamais mis en place de soins pour le régler. Une peine d’un an ferme avec mandat de dépôt ainsi que la révocation totale d’un sursis de 8 mois sont requises à son encontre.
Pas de dégradation sur la porte
«Il avait trois grammes dans le sang, il s’est trompé de porte», résume l’avocate de la défense Me Jurion qui démontre qu’en l’absence de dégradation, l’infraction de violation de domicile n’est pas constituée. Quant aux violences, elles sont, selon le conseil, «surtout verbales». «Il n’avait en aucun cas l’intention de causer le moindre préjudice à cette femme», assure-t-elle.
Relaxé pour les faits de violation de domicile, le trentenaire est reconnu coupable du surplus. Il est condamné à une peine de 8 mois d’emprisonnement avec maintien en détention ainsi qu’à la révocation du sursis de huit mois, ce qui porte à 16 mois la durée totale de son incarcération.
Sandrine Issartel
(Le Républicain lorrain)