L’homme de 58 ans s’était enfui de sa semi-liberté avant de menacer des promeneurs.
Écroué depuis le 6 juin 2025, Benali B. avait obtenu une semi-liberté fin août dernier. Mais dès les premiers jours, les incidents s’enchaînent : retards, retours alcoolisés, et rappels à l’ordre du juge d’application des peines.
Le 8 septembre, il ne réintègre pas le centre. La mesure de semi-liberté est suspendue, et l’homme est considéré en évasion. Interpellé le 21 novembre, il assume : «Je subissais du harcèlement par certains gardiens, j’en ai eu marre, je n’y suis pas retourné.»
Durant sa période d’évasion, les signalements à son encontre se multiplient. Au foyer Adoma de Mont-Saint-Martin, où il a interdiction de se rendre, la responsable affirme l’avoir vu à plusieurs reprises, et l’avoir entendu menacer de «tout brûler». À la barre, le prévenu conteste : «Je n’ai jamais dit ça, je ne suis pas fou.»
Trois décennies de délinquance
Le 15 octobre, nouvelle scène, cette fois sur la voie publique. Une promeneuse et deux témoins racontent avoir été alpagués par un homme insistant, qui les menace, couteau en main. Sa version à lui : «J’avais pris mon couteau car j’allais manger chez quelqu’un.»
Très calme à l’audience, Benali B. se présente comme un «papa poule», toujours en contact avec ses six enfants et petits-enfants. L’homme affiche pourtant vingt mentions à son casier depuis 1991.
«On parle de 35 ans de délinquance sans pause, hormis en détention, avec un casier protéiforme : délits routiers, stupéfiants, atteintes aux biens, vols, violences aggravées, séquestration… En termes de pénalité, on a tout battu en brèche», souligne le substitut du procureur, qui requiert 18 mois de prison ferme.
Le tribunal prononce la relaxe pour les menaces de mort, faute de preuves suffisantes, mais condamne Benali B. à un an de prison ferme pour violences et à six mois supplémentaires pour évasion, avec maintien en détention.
E. D.
(Le Républicain lorrain)