Elle est capable de battre Lindsey Vonn en descente tout en titillant Mikaela Shiffrin en slalom : à 22 ans, la skieuse polyvalente allemande Emma Aicher s’impose comme l’une des grandes révélations du début d’hiver.
Le début de la saison de ski a été marqué par le retour au plus haut niveau de Lindsey Vonn en descente et par les succès écrasants de Mikaela Shiffrin en slalom. Mais entre les deux Américaines annoncées comme les grandes stars des Jeux de Milan Cortina (6-22 février), il y a la jeune Emma Aicher, seule athlète du circuit à s’aligner sur les quatre disciplines (slalom, géant, super-G, descente) avec des podiums à la clé.
A 22 ans, elle cumule déjà six podiums en Coupe du monde dont trois victoires, un palmarès suffisant pour que les observateurs la comparent à Maria Höfl-Riesch, la dernière Allemande à avoir remporté le gros globe de cristal en 2011.
«J’espère qu’un jour je ferai partie des très grandes», admettait en février à Olympics.com la jeune skieuse, qui a grandi en Suède, le pays de sa mère, mais qui court depuis 2020 sous les couleurs de l’Allemagne, le pays de son père. Si elle n’est pas encore une «très grande», Emma Aicher est déjà capable de jouer dans la même cour que les stars du circuit.
En vitesse, elle a battu la «Speed Queen» Lindsey Vonn samedi dernier lors de la deuxième descente de Saint-Moritz (Suisse). Trois jours plus tard, elle prenait la troisième place du slalom de Courchevel (France) pour se faire une place à côté de Mikaela Shiffrin, même si l’autre reine américaine du ski évolue dans un monde à part entre les piquets.
«Pour l’amour du ski»
Alors que Shiffrin devrait se concentrer sur le géant et le slalom cet hiver et que Vonn se cantonne à la descente et au super-G, Emma Aicher est la seule skieuse du circuit à enchaîner tous les cours du programme. «J’aime skieur. J’adore le fait qu’un jour je suis là à faire un slalom, et deux jours plus tard je suis ailleurs à faire une descente», a-t-elle récemment affirmé.
«Son plaisir de skier, c’est la base qui fait qu’elle est vraiment douée», apprécie Wolfgang Maier, directeur sportif de la Fédération allemande de ski, qui évoquait à Sölden (Autriche) fin octobre une athlète «intelligente» ayant besoin de «lignes directrices».
Emma Aicher «aborde les choses d’une manière géniale», commentait aussi il y a quelques semaines la Suisse Michelle Gisin, qui a longtemps couru toutes les disciplines. «Elle est tellement enthousiaste, et toujours très calme. Si tu skies juste pour gagner, tu ne pourras jamais faire ça. Il faut le faire pour l’amour du ski, car ça demande toute ton énergie.»
Aicher s’est fait un nom sur le circuit dès la fin de l’hiver dernier, quand elle a réalisé son premier podium en Coupe du monde lors de la descente de Kvitfjell (Norvège) fin février avant de décrocher sa première victoire le lendemain, toujours en descente. Maintenant qu’elle monte sur les podiums dans les deux disciplines, Aicher apparaît comme une future sérieuse prétendante au gros globe de cristal.