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Contern : un réservoir d’eau qui se veut autonome


Le réservoir a été mis en service le 6 novembre dernier. (Photo : hervé montaigu)

Depuis le mois de novembre, le réservoir d’eau potable du Kackeschbësch est couplé à une turbine de récupération d’énergie.

Au bord de la N2 entre Sandweiler et Moutfort s’est déroulée ce vendredi l’inauguration du réservoir d’eau potable, dit du Kackeschbësch. Trois ministres étaient présents – Yuriko Backes, Léon Gloden, Serge Wilmes –, mais aussi des élus des communes alentour, des représentants du Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre (Sebes) et du Syndicat intercommunal pour la distribution d’eau dans la région de l’Est (Sidere). Une inauguration en grande pompe pour un réservoir d’eau pas tout à fait comme les autres.

Cette infrastructure, composée de deux cuves de 1 000 m³, n’est pas seulement un lieu de stockage d’eau potable. C’est aussi «un point névralgique, commente le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, «parce que c’est l’un des plus importants bassins d’alimentation d’eau potable du pays». Mais surtout, «c’est le premier réservoir du pays où on a installé une turbine récupératrice d’énergie», précise André Weidenhaupt, le président du Sebes.

Le principe d’un tel système est de valoriser la forte pression hydraulique existant entre le réservoir d’Eschdorf et celui de Kackeschbësch. L’eau traitée provient d’un point plus élevé, ce qui crée une chute de pression exploitable. «On a 200 mètres de différence d’altitude, donc une différence de pression de 20 bar», indique encore André Weidenhaupt. Plutôt que de dissiper cette pression par des vannes, une partie de l’énergie est convertie en électricité grâce à une turbine.

Un ruban coupé à plusieurs mains. (Photo : hervé montaigu)

L’exploitation de la Moselle en vue

Concrètement, l’eau potable n’est évidemment pas «transformée» en énergie, elle poursuit sa route vers les communes et quelque 17 000 habitants, tandis que la turbine profite de son passage et de la pression pour entraîner un générateur. L’électricité produite est ensuite injectée dans le réseau par Enovos. L’installation peut atteindre jusqu’à 70 kW de puissance, un débit de 145 m³/h et une pression de 21 bar, assure le Sebes. En trois ans, les deux millions qu’a coûté cette installation devraient être amortis.

Ce projet s’inscrit aussi dans une logique de «résilience», précise André Weidenhaupt. Comme l’eau potable dépend d’équipements électriques, l’idée est de réduire cette dépendance, voire d’approcher d’une autonomie énergétique, y compris en cas de panne majeure. D’où un nouveau projet en perspective : après l’installation de panneaux photovoltaïques sur l’un des sites du Sebes, une éolienne sera installée à Eschdorf d’ici à 2027.

Les responsables ont aussi profité de l’occasion pour rappeler que la question de l’eau potable devient d’autant plus stratégique que le Luxembourg continue de croître démographiquement. Jusqu’à présent, 50% de la population est alimentée en eau par le lac de la Haute-Sûre. «Si on veut vraiment garantir un long terme aussi, il faut pouvoir aussi utiliser d’autres ressources», estime Serge Wilmes. «C’est pourquoi on a déposé un projet de loi qui donnera la possibilité au Sebes de mettre en place l’exploitation de la Moselle comme source d’eau potable.»

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