Au bout de trois jours d’un marathon parlementaire invraisemblable, la Chambre des députés est entrée en hibernation. Comme de coutume, les vacances scolaires font office de congés parlementaires. Durant les deux semaines à venir, aucune réunion de commission, aucune séance plénière. La pause estivale, elle, s’étire carrément sur deux mois – voire trois si l’on compte le laps de temps entre la dernière plénière de mi-juillet et la rentrée parlementaire début octobre.
Chaque élu et chaque ministre mérite de souffler au terme d’une année intense. Mais face à un ordre du jour ayant compté pas moins de 22 projets de loi – dont des poids lourds comme le budget de l’État 2026, la réforme des pensions ou encore la libéralisation des heures d’ouverture dans le commerce – des séances supplémentaires, la semaine dernière, ou en début de semaine prochaine auraient mieux servi la cause politique et démocratique.
Ce constat s’impose d’autant plus que les députés ont eu à se pencher sur des textes hautement controversés. Encore jeudi matin, l’OGBL et le LCGB ont organisé un piquet de protestation devant le Parlement. Plus globalement, force est de constater que la mobilisation massive de l’Union des syndicats a permis de limiter la casse. La manifestation nationale du 28 juin, qui a rassemblé, selon les organisateurs, jusqu’à 25 000 personnes, a pesé lourd dans la balance. Dans la foulée, le gouvernement a dû renoncer à son projet de retirer aux syndicats leur exclusivité en matière de négociation et de signature des conventions collectives.
Même si elles n’ont pas débouché sur un compromis global, les rondes sociales ont également permis à l’OGBL et au LCGB – avec le soutien de la CGFP – de ramener de cinq ans à huit mois la durée de cotisation supplémentaire imposée aux assurés aux carrières mixtes (années de travail, années d’études, etc.). Une précision qui n’a toutefois pas été clairement communiquée par la ministre Martine Deprez. Pas sûr que tout le monde ait pleinement mesuré cette nuance.
Nous voilà donc arrivés au terme d’une année politique et sociale particulièrement mouvementée. Finalement, souffler un peu ne peut pas faire de mal. À partir du 5 janvier, les débats vont reprendre de plus belle. Le rendez-vous est pris.