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Noël au Cap-Vert : entre cachupa et nostalgie des traditions


Robert et Silvina Lima et leur petit-fils, Kenzo. (Photo : Julien Garroy)

Comment fête-t-on Noël au Cap-Vert? Un résident luxembourgeois nous explique les traditions et les plats incontournables de son île natale.

De l’extérieur, la maison de Roberto Lima scintille de mille feux. À l’intérieur, le sapin rouge et gris illumine son salon. Ce soir-là, la table est déjà mise. La famille Lima ne célèbre pas Noël avant l’heure, mais l’anniversaire de leur petit-fils, Kenzo, qui vient de fêter ses un an.

Pour l’occasion, toute la famille a décidé de se réunir pour ce moment chaleureux. Un avant-goût des 24 et 25 décembre. «J’adore la période de Noël», glisse Roberto Lima, assis près de son sapin aux couleurs festives.

Cette passion, le résident luxembourgeois la partage depuis sa tendre enfance. Non pas au Grand-Duché, mais à plusieurs milliers de kilomètres de là, au Cap-Vert. L’employé communal de Bettendorf a quitté «son île», São Vicente, à sa majorité, il y a plus de trente ans.

Jusqu’à ses 18 ans, il fêtait les 24 et 25 décembre au Cap-Vert. «Je suis né dans une famille pauvre. Malgré notre situation, ma mère ne manquait jamais l’occasion de faire le sapin de Noël. À l’époque, dans les années 1980, on ne trouvait pas, chez nous, des sapins artificiels. On n’achetait que de véritables arbres. Chez nous, des agriculteurs avaient de grands terrains où ils faisaient pousser ces sapins», se souvient Roberto Lima.

Le jour de Noël, la très nombreuse famille de 17 enfants se réunissait pour partager ensemble ces moments chaleureux. À table, on trouvait des mets typiques des fêtes et quelques spécialités cap-verdiennes. «On mangeait du poisson, de la viande, du riz, des pommes de terre. Pour le plat, on préparait souvent la cachupa. C’est un ragoût mijoté à base de maïs, haricots, légumes, qui peut se faire avec de la viande ou du poisson», explique-t-il.

Pour le dessert, là aussi, la tradition cap-verdienne était à l’honneur. «Toutes les familles faisaient toujours le même gâteau. Il était très simple. Il fallait simplement de la farine, des œufs, un peu de chocolat ou de vanille. À l’époque, les familles les plus pauvres n’avaient pas de four chez elles. On le cuisait dans le four du village», confie-t-il. Des souvenirs qui restent gravés dans la mémoire de ce Cap-Verdien de 58 ans. «C’étaient des moments incroyables, d’une vraie convivialité».

Noël sous les tropiques

Aujourd’hui, la famille Lima passe la grande majorité des 24 et 25 décembre au Luxembourg. Ils leur arrivent parfois de retourner sur leur terre natale. «La dernière fois, c’était en 2022. C’était une grosse réunion de famille», se souvient Roberto Lima.

Si les traditions et plats cap-verdiens sont toujours au rendez-vous, Roberto Lima préfère fêter Noël en Europe. «Le Cap-Vert est un pays de région tropicale d’Afrique. Le climat est assez chaud de janvier à décembre. Là, actuellement il fait 23 degrés. C’est agréable car nous pouvons célébrer les fêtes en terrasse. Mais, je trouve que ce n’est pas l’ambiance de Noël. Il manque le côté hiver : le froid, le plaid, la neige», explique-t-il.

Avec ce climat tropical, fête-t-on Noël à la plage au Cap-Vert? «Cela reste une fête avant tout familiale. Le bain de minuit à la mer, c’est plutôt pour le Nouvel An. D’ailleurs, dans mon village, c’est très beau. Des feux d’artifice sont lancés depuis la plage», précise Roberto Lima.

Cette année, la famille cap-verdienne fêtera Noël en famille au Luxembourg. «J’aimerais pouvoir réunir mes 17 frères et sœurs qui sont présents partout dans le monde : en Europe, aux États-Unis, au Cap-Vert. Peut-être que nous y arriverons, un jour ?», lance le Cap-Verdien. En attendant, il n’oubliera pas les spécialités cap-verdiennes sur la table de Noël. «Le Grogue, notre rhum local, sera forcément de la partie. Évidemment, c’est à boire avec modération», sourit-t-il.

Le «Natal» cap-verdien

Au Cap-Vert, Noël appelé «Natal» est une fête chaleureuse dont les traditions sont héritées du Portugal et de la culture créole. La religion a aussi toute sa place. Pays à grande majorité catholique, la messe est centrale. L’une des traditions les plus marquantes est la «Messe du coq», la Missa do Galo.

Elle célèbre la naissance de l’enfant Jésus et rassemble toute la communauté. C’est l’équivalent de la messe de minuit en Europe. La musique a aussi toute son importance. On n’écoute pas seulement des chants de Noël classiques, mais surtout de la morna, de la coladeira ou du funaná qui résonnent dans les rues et les bars.

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