Les résultats du PIB pour le 3e trimestre, avec un soutien majeur des activités financières, viennent confirmer la tendance de reprise, a détaillé le Statec ce mardi dans sa dernière note de conjoncture.
L’économie luxembourgeoise affiche une forme retrouvée au troisième trimestre 2025, avec une croissance du PIB de 1,1 % sur trois mois et de 2,7 % sur un an, selon les derniers chiffres publiés ce mardi par le Statec. C’est simple : le pays comptabilise quatre trimestres consécutifs de croissance. Une première depuis 2019.
Cette embellie, le Luxembourg la doit principalement à son secteur financier. Les activités financières et d’assurance ont en effet progressé de 2,4 % sur un trimestre, contribuant à hauteur de 0,6 point de pourcentage à la hausse globale du PIB.
«Le secteur financier a été porté par le dynamisme des marchés boursiers, par les émissions d’actifs dans les organismes de placement collectif et par les nouveaux crédits», précise le Statec dans son rapport Conjoncture Flash de décembre.
Boom de l’assurance-vie
Dans le détail, au sein de la finance, les activités auxiliaires se distinguent particulièrement avec une valeur ajoutée en volume en hausse de 7,1 % sur un trimestre, tandis que les services d’assurance progressent de 2,9 %.
Les banques, quant à elles, affichent un léger recul en volume de 0,5 %, mais leur valeur ajoutée à prix courants bondit de 4,1 %, signe que les valorisations d’actifs, commissions et taux d’intérêt compensent largement.
L’assurance vie connaît également un essor spectaculaire. Après une croissance de 23 % en 2024, les primes encaissées entre janvier et septembre 2025 ont encore progressé de 10 % sur un an.
La consommation des ménages, après deux trimestres de baisse, s’est redressée de 1,2 %, notamment grâce aux dépenses en restauration, équipements domestiques et habillement. Les dépenses publiques restent dynamiques avec une progression de 1,3 %.
Une reprise encore déséquilibrée
Mais cette croissance ne profite pas à tous les secteurs de manière égale. Le Statec souligne ainsi que «la reprise en cours est encore mal équilibrée, les résultats des différentes branches étant pour le moment très irréguliers d’un trimestre à l’autre.»
La construction, en particulier, traverse (encore) une période difficile avec un recul de sa valeur ajoutée de 1,4 % sur un trimestre. Cette baisse est principalement attribuée aux entreprises de promotion immobilière, tandis que les autres segments (bâtiment, génie civil et travaux spécialisés) parviennent à maintenir une croissance de leur production.
Par ailleurs, les tensions commerciales internationales inquiètent de plus en plus les entreprises luxembourgeoises. La part de celles citant la guerre commerciale comme facteur limitant leur activité a nettement progressé en 2025.
Non seulement dans l’industrie, mais surtout dans les services, où les sociétés de conseil, les activités juridiques et comptables ou encore les transports aériens se disent particulièrement concernés.
Au-delà des performances du secteur financier, une donnée interpelle dans le rapport du Statec : celle des acquisitions de satellites.
«Les dépenses d’investissement affichent une hausse particulièrement forte au 3e trimestre, sous l’effet majeur d’acquisitions de satellites», explique ainsi l’institut de statistiques.
Le Luxembourg s’est en effet positionné depuis plusieurs années comme un hub européen de l’industrie spatiale. Cette stratégie, portée par la Luxembourg Space Agency et soutenue par des initiatives comme le Space Resources Programme lancé en 2016, vise à attirer les acteurs privés du NewSpace.
Ces acquisitions de satellites s’inscrivent donc dans cette dynamique et reflètent les investissements croissants d’entreprises établies au Luxembourg dans les télécommunications spatiales et l’observation de la Terre. Les investissements en produits métalliques et machines ont également contribué significativement à la progression d’ensemble.