Avec l’arrivée de deux scanners de dernière génération au CHL, les délais d’attente pour les diagnostics et le suivi des cancers passent d’un mois à deux ou trois jours ouvrés.
Le Luxembourg continue de se doter de nouveaux équipements en cancérologie. Alors qu’il y a un an, le pays ne comptait qu’un seul PET-scan, rejoint par un second en début d’année, voilà que deux nouveaux appareils, installés au Centre national PET du CHL, sont venus renforcer l’arsenal du Grand-Duché.
Inaugurés le 15 décembre par la ministre de la Santé, Martine Deprez, ces deux scanners sont opérationnels depuis la mi-octobre et peuvent accueillir chacun 20 à 35 patients par jour. Ce roulement a permis de faire baisser drastiquement les délais d’attente : alors qu’auparavant il fallait compter un mois, un rendez-vous peut désormais être pris d’ici deux à trois jours ouvrés.
«Avoir deux PET-scanners identiques nous permet de maintenir notre activité sans interruption, même si l’un des appareils est en maintenance, se réjouit Christopher Bonnier, responsable des ATM de radiologie du CHL, cité dans le communiqué d’annonce. Cela garantit une qualité d’image optimale pour tous les examens et facilite les comparaisons en suivi thérapeutique.» Les salles d’injection et d’examen ont également été repensées. La décoration murale, l’éclairage LED, l’ambiance musicale et le renouvellement des fauteuils d’injection permettent de donner un cadre plus convivial et apaisant pour les patients.
Des examens de plus en plus précis
Ces PET-scans embarquent par ailleurs une technologie de dernière génération baptisée Omni-Legend. Celle-ci a recours à l’intelligence artificielle et à une technologie de détection avancée leur permettant d’être jusqu’à 2,5 fois plus précis que les appareils numériques classiques. Des lésions très petites, dès 0,5 mm, peuvent ainsi être repérées tout en limitant l’exposition aux radiations.
Le nouveau laboratoire à chaud du CHL a aussi été inauguré à l’occasion de la visite de la ministre. Celui-ci permet de produire directement sur place de nouveaux traceurs, ces substances qui aident le scanner à identifier des lésions cancéreuses.
Historiquement, le PET-scan était réalisé à l’aide du traceur 18F-FDG, un analogue du glucose marqué au fluor-18 radioactif. S’il est encore utilisé dans plus de 90 % des examens de cancérologie, tant pour le diagnostic que pour le suivi des patients, et dans plus de 80 % des examens PET-scans, la technique s’est enrichie ces dernières années de nouveaux traceurs plus spécifiques. C’est le cas du PSMA marqué au Gallium-68 qui permet un suivi plus précis du cancer de la prostate et l’identification des patients éligibles à des radiothérapies particulières. Produit notamment au CHL, sa mise en place est prévue dans le courant de l’année prochaine.
Des patients du Luxembourg et de la Grande Région
«De nouveaux traceurs à venir élargiront encore le champ des applications, ajoute le Dr Paul Jonard, chef de service coordinateur du Centre national PET. Leur arrivée renforcera nos capacités diagnostiques, notamment pour certaines pathologies cardiaques, comme l’ischémie liée à l’insuffisance cardiaque, ainsi que pour plusieurs cancers.»
Ces nouveaux équipements et avancées technologiques vont grandement aider le Centre national PET, qui reçoit chaque jour des patients envoyés par tous les établissements luxembourgeois (CHdN, HRS, CHL et CHEM) et par l’hôpital d’Arlon en Belgique. En près de vingt ans, le centre a connu de nombreuses évolutions, du déploiement d’un robot auto-injecteur (pour l’injection de radiotraceurs) à la modernisation de ses salles et équipements.