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Parmi les nourrissons, ceux de moins de sept jours sont les plus hospitalisés


Durant leur première année de vie, les nourrissons représentaient 4,5 % des séjours stationnaires. (Photo d'illustration : adobe stock)

L’Observatoire national de la Santé, en collaboration avec la direction de la Santé, a publié ce lundi un rapport qui revient sur les hospitalisations des enfants et des adolescents âgés de 0 à 18 ans au Luxembourg entre 2018 et 2022.

Dans ce document, on apprend que les très jeunes enfants alimentent abondamment les hôpitaux. Durant leur première année de vie, ils représentaient 4,5 % des séjours stationnaires (2 126 séjours) et 42,8 % des journées d’hospitalisation (14 280 journées) en 2022. L’adolescence est une autre période de recours élevé aux services des hôpitaux. Les 13-18 ans représentent 27,4 % des hospitalisations (3 082 séjours) et 32,2 % des journées d’hospitalisation (10 743 journées) en 2022.

Un séjour stationnaire est une hospitalisation classique où le patient reste au moins 24 heures pour des soins nécessitant une surveillance et des ressources sur place, par opposition à l’ambulatoire.

Les enfants dans leur première semaine de vie ont un recours à l’hospitalisation jusqu’à 27 fois supérieur à celui des nourrissons de 29 jours à moins d’un an. Plus de 90 % des séjours sont stationnaires, détaille l’Observatoire national de la Santé.

Les infections respiratoires, premières responsables

44,7 % des séjours stationnaires des enfants de moins d’un an sont causés par des infections respiratoires et plus de 6 séjours sur 10 sont liés au virus respiratoire syncytial (VRS). Ces mêmes infections restent le premier motif stationnaire (30,3 %) des enfants de 0 à 12 ans. Les principaux motifs d’hospitalisation sont les affections ORL et crâniennes. Elles sont essentiellement en lien avec des interventions sur les amygdales et les végétations. L’Observatoire national de la santé pointe le fait que pour cette tranche d’âge la proportion d’interventions ambulatoires (70,7 %) demeure inférieure à celle observée dans plusieurs pays européens.

Chez les adolescents, les affections musculosquelettiques et les troubles mentaux constituent les premières causes d’hospitalisation stationnaire. Elles représentent respectivement 22,2 % et 16,7 % des séjours. Quant aux hospitalisations de jour, ce sont les affections digestives qui en représentent la majorité des cas (16,8 %).

Des dépassements des capacités en 2022

Entre 2018 et 2022, l’occupation des lits pédiatriques par les 0 à 18 ans varie au fil des saisons, allant de 60 à 115,8 lits occupés en moyenne à minuit. Seuls les nouveau-nés occupent environ 30 lits en moyenne par jour sans variation saisonnière.

L’Observatoire de la santé pointe un dépassement des capacités nationales en novembre 2022, avec un taux d’occupation des lits pédiatriques (tous services confondus) de 93,4 % chez les 0 à 18 ans. À cette période, les données montrent des taux supérieurs à 100 % au CHL et aux HRS pour les enfants de 0 à 12 ans. Les nourrissons et les jeunes enfants étaient les principales victimes de ce pic en lien avec des pathologies respiratoires saisonnières.

Le  rôle central de la KannerKlinik 

Dans le cadre de la loi hospitalière de 2018 et de la centralisation des soins pédiatriques spécialisés, le CHL-KannerKlinik occupe une place centrale dans l’hospitalisation des enfants, concentrant près des deux tiers des séjours stationnaires (66,5 %) et plus de la moitié des hospitalisations de jour (51,7 %), en particulier pour les nourrissons. Les Hôpitaux Robert-Schuman jouent quant à eux un rôle majeur dans la prise en charge des adolescents, notamment des 15-18 ans.

Des pistes d’amélioration

À partir de ces données, l’Observatoire national de la santé donne plusieurs pistes pour alléger les services hospitaliers. La première consiste à réduire les hospitalisations évitables pour libérer des capacités. Pour ce faire, il est nécessaire de vacciner pour prévenir les affections respiratoires évitables et de réaliser une meilleure prise en charge des pathologies chroniques afin de réduire les exacerbations sévères d’asthme. Aussi, il faut promouvoir la chirurgie ambulatoire, notamment pour les interventions sur les amygdales et les végétations.

La seconde piste prévoit d’améliorer les capacités d’accueil pour les enfants et adolescents en adaptant les capacités hospitalières aux besoins identifiés de ce public. Il s’agirait également de développer des alternatives à l’hospitalisation stationnaire pour les adolescents, en particulier dans le domaine de la psychiatrie juvénile.

 

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