Marc Spautz n’en est qu’aux prémices de sa nouvelle mission. Pour autant, le nouveau ministre du Travail n’a pas tardé à afficher clairement sa volonté de relancer les pourparlers au format tripartite. Un exercice qui s’annonce délicat.

«Il n’y aura pas de résultat pour l’Épiphanie», prévient le politicien chrétien-social, en référence aux trois Rois mages – Gaspard, Melchior et Balthazar.

L’image est bien choisie pour illustrer son ambition : réunir, dès janvier si possible, autour d’une même table les ministres compétents, l’Union des syndicats et l’Union des entreprises luxembourgeoises.

OGBL et LCGB ont fait savoir que la reprise de pourparlers à trois n’était pas acquise d’office. Le patronat dit rester neutre, mais sait très bien que le député Marc Spautz était un allié des syndicats dans leur lutte pour garder le monopole de négocier et signer des conventions collectives.

En tant que chef de fraction du CSV, le même Marc Spautz a mis la pression sur «son» gouvernement pour ne pas pousser trop loin les plans de libéralisation dans le domaine des heures d’ouverture des commerces, extension du travail dominical inclus. L’élu sudiste a aussi fait part de ses réserves concernant la réforme des pensions.

La démission de Georges Mischo propulse aujourd’hui le leader de l’aile sociale du CSV sur les bancs du gouvernement. La semaine prochaine, il devra défendre à la tribune de la Chambre des projets de loi qui ne correspondent pas entièrement aux attentes de l’ancien secrétaire général du LCGB qu’il a été.

Devenu ministre du Travail, il mise désormais sur un dialogue élargi et entend emprunter «un autre chemin» pour mener à bien les réformes contestées et moderniser le droit du travail.

À première vue, sa tactique semble bien choisie. Elle apparaît plus cohérente, et plus sincère, que celle de son malheureux prédécesseur. Mais le seul fait que Marc Spautz soit issu du monde syndical ne suffira pas à convaincre l’Union OGBL-LCGB de revenir au format tripartite.

Son expérience du terrain constitue néanmoins un atout majeur pour tenter de relever ce défi. La voie… royale serait celle d’un apaisement social en 2026, qui ne pourrait qu’être bénéfique – pour le pays, mais aussi pour son parti, le CSV.