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France-Luxembourg : des avancées dans la santé, l’éducation et la sécurité


Le ministre français Benjamin Haddad (à g.) a notamment signé un accord avec Stépahnie Obertin pour augmenter le nombre de places réservées aux étudiants en médecine. (Photo : fabrizio pizzolante)

La très attendue Commission intergouvernementale a débouché sur la signature de plusieurs déclarations d’intention. Les pourparlers n’ont toutefois pas permis d’avancer sur le dossier du télétravail.

La crise politique française a freiné les relations transfrontalières avec le Luxembourg, au point de mettre en pause la Commission intergouvernementale (CIG), créée en 2010 pour contribuer à la gestion d’une région frontalière de 127 000 habitants.

«Nous savons tous à quel point ce bassin transfrontalier est important. Notre préoccupation est de faire en sorte que cette région constitue un véritable partenariat gagnant-gagnant», lance le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, en clôture des pourparlers avec la délégation française, conduite par Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Toute une panoplie de nouveaux accords et déclarations d’intention ont été scellés, sans toucher aux deux grands chantiers que sont le télétravail et la fiscalité.

Télétravail : négociations toujours en cours

Le seuil de tolérance, actuellement fixé à 34 jours par an, va-t-il augmenter?

En l’absence du ministre des Finances, Gilles Roth, Xavier Bettel a précisé que les discussions se poursuivent au niveau ministériel. «Nous avons bien évoqué le sujet aujourd’hui (lire hier), mais aucune conclusion n’a été arrêtée», est-il venu ajouter.

«La rétrocession fiscale n’est pas à l’ordre du jour»

Il n’y a pas eu non plus d’avancée concernant la rétrocession fiscale, une revendication de longue date des autorités régionales et locales du Grand Est. «Ce dossier ne figure pas à l’ordre du jour du gouvernement luxembourgeois. Notre intention est d’évaluer quels projets de codéveloppement mener ensemble», en priorité dans le domaine de la mobilité, indique Xavier Bettel.

«Il y a beaucoup d’idées, mais il faut voir quel type de projet peut être efficace. Ce sont des décisions qui seront prises ensemble», complète le ministre, également en charge de la Grande Région.

Études de médecine : le quota de places augmente

La ministre Stéphanie Obertin a signé un nouvel accord avec le gouvernement français concernant la coopération universitaire médicale. L’université de Reims Champagne-Ardenne rejoint le réseau des facultés accueillant des étudiants luxembourgeois en master de médecine. Neuf places supplémentaires sont ouvertes, portant le quota annuel d’admissions de 25 à 34.

«En contrepartie, le Luxembourg contribuera aux frais de formation clinique des étudiants», précise la ministre.

Pour rappel, en juillet dernier, l’université de la Sorbonne avait annoncé ne plus souhaiter accueillir d’étudiants luxembourgeois.

De nouvelles crèches côté français

Aujourd’hui, près de 3 000 enfants résidant en France fréquentent une crèche au Luxembourg. D’ici fin 2026, une convention bilatérale doit définir les mécanismes de financement pour soutenir les autorités régionales françaises dans le développement de structures d’accueil.

«On est tous d’accord qu’au niveau du bien-être des petits enfants, ce serait mieux de pouvoir les garder dans des crèches plus proches de leur lieu de résidence», indique le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch.

La porte des dermatologues s’ouvre

Dans le domaine de la santé, le Luxembourg et la France ont convenu de lancer, dès janvier, un projet pilote offrant aux patients français un meilleur accès aux soins de dermatologie au Luxembourg. Il s’agit d’une réaction au manque de dermatologues dans le Pays-haut. «La France assurera le remboursement des frais», précise la ministre Martine Deprez.

Un échange de pompiers volontaires 

À l’échelle de la sécurité civile, il est prévu de permettre à des pompiers volontaires français, travaillant au Luxembourg, d’intégrer les rangs du CGDIS, et vice-versa.

«Le volontariat est un pilier de notre sécurité civile. L’accord que nous cherchons à conclure rehaussera encore une fois le bénévolat», souligne le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden.

«Des avancées encore insuffisantes»

En conclusion de la CIG, Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle, se dit «satisfait» des évolutions observées depuis 2010, «même si elles sont encore insuffisantes». L’ancien député (2016-2017) appelle Paris «à mieux comprendre la réalité de la relation transfrontalière avec le Luxembourg, ainsi que ce qu’est l’espace mosellan-luxembourgeois».

Il importerait également de ne pas tomber dans un schéma où «l’un servirait de banquier à l’autre». «Nous sommes dans l’humain, pas dans la finance. Si nos relations ne reposaient que sur des moyens financiers, cela reviendrait à créer une frontière fondée sur l’argent», appuie Patrick Weiten.

Les deux gouvernements comptent se revoir dans le courant du deuxième semestre 2026.

 

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