La visite à San Francisco avait pour objectif de nouer des contacts stratégiques afin d’accélérer la progression du Luxembourg vers la création d’un hub européen de la conduite autonome.
Le communiqué dressant le bilan de la mission en Californie ne précise pas si les ministres Xavier Bettel et Lex Delles ont emprunté l’un des robotaxis déjà bien intégrés au paysage de la mobilité à San Francisco. Sur les photos officielles, on les voit tout au plus prendre place dans un véhicule autonome développé par Tensor Auto, une start-up de la Silicon Valley spécialisée dans les «Robo Cars».
Test grandeur nature ou pas, la présence d’une délégation luxembourgeoise dans cette métropole de la côte ouest des États-Unis revêt une importance stratégique pour le développement d’un écosystème de la conduite automatisée au Grand-Duché.
Des robotaxis pour 2028
Les jalons sont posés dans une première stratégie qui vise notamment à faire circuler, dès 2028, des robotaxis en service régulier dans les rues du Luxembourg. D’autres cas d’usage sont prévus dans cette feuille de route.
Des tests scientifiques avec des véhicules autonomes de Pony.ai sont déjà menés depuis mars de cette année autour de Lenningen. L’université du Luxembourg et son groupe de recherche UBIX ont également déjà réalisé de grands progrès avec leur véhicule autonome testé au Kirchberg. Il ne faut également pas oublier les navettes automatisées qui circulent à Esch-sur-Alzette (rue de l’Alzette et Belval).
En Californie, Xavier Bettel et Lex Delles ont rencontré plusieurs entreprises majeures du secteur de la conduite automatisée, dont PonyAI et Tensor, qui sont donc déjà implantées au Luxembourg.
Des échanges ont également eu lieu avec Applied, une entreprise qui développe l’infrastructure logicielle et les outils qui permettent de développer, tester et valider des systèmes de conduite assistée et de conduite autonome. Un autre interlocuteur était Plus AI, spécialisé dans le développement de logiciels de conduite autonome destinés aux camions et véhicules de fret.
Sécurité, essais, IA et logistique
«Les échanges ont porté sur les avancées technologiques, les enjeux réglementaires et de sécurité, et les perspectives de coopération dans les essais sur route, l’analyse de données et l’intégration de véhicules autonomes dans des environnements urbains complexes», évoque le communiqué officiel. «Les discussions ont également porté sur l’importance de l’intelligence artificielle et sur les cas d’usage de la conduite automatisée dans le domaine de la logistique», poursuit cet écrit, diffusé mercredi matin.
Les ministres Bettel et Delles ont fait la promotion du Luxembourg comme leader européen de la conduite automatisée. Le pays disposerait d’une série d’atouts : des infrastructures numériques de pointe, l’accès à des terrains d’expérimentation, y compris transfrontaliers avec la France et l’Allemagne, ainsi qu’un engagement gouvernemental clair en faveur de l’innovation et du déploiement de solutions de mobilité avancées.
«J’ai été particulièrement impressionné par le dynamisme de l’écosystème californien et par les perspectives qu’il ouvre pour nos infrastructures et notre économie», affirme le ministre de l’Économie. Il estime que la visite à San Francisco a permis «non seulement de mesurer les avancées technologiques les plus récentes, mais aussi d’identifier de nouvelles opportunités de collaboration avec des acteurs parmi les plus innovants au monde».
Le ministre en charge du Commerce extérieur ajoute que la «conduite autonome a un immense potentiel de transformation». Cette évolution technologique devrait se faire «au plus près des citoyens, avec responsabilité, pour que chacun comprenne ses enjeux et puisse bénéficier de ses opportunités.»