Tandis que le gouvernement envisage de réduire le remboursement des cures thermales, un amendement déposé par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, visant à maintenir leur prise en charge, vient d’être adopté. La menace n’est pas écartée, mais le Pôle thermal d’Amnéville peut souffler.
C’est une première victoire pour les thermes : ce vendredi 5 décembre, l’Assemblée nationale a adopté, à une large majorité, l’amendement déposé une semaine plus tôt par le groupe « Socialistes et apparentés », visant à maintenir le remboursement des cures thermales.
L’amendement, adopté en seconde lecture, s’inscrit dans le projet de loi de finance de la Sécurité sociale 2026. Il confirme que « le recours à des approches non pharmacologiques, telles que les cures thermales, apparaît comme un levier complémentaire d’action en santé publique ». Une précision qui a son importance, car elle permet de maintenir les cures thermales dans le périmètre des soins remboursés. « La médecine thermale n’est pas une médecine de confort : c’est une thérapeutique rigoureuse, efficace et indispensable pour près de 500 000 patients chaque année. Elle représente 0,1 % des dépenses de la Sécurité sociale, mobilise très peu de ressources publiques et joue un rôle majeur dans la prévention, l’accompagnement des maladies chroniques et l’équilibre de nos territoires », a commenté le député mosellan Belkhir Belhaddad, qui a présenté l’amendement dans l’hémicycle.
Toute une économie menacée
Le remboursement des cures thermales fait l’objet d’intenses tractations depuis que le gouvernement les a ciblées comme une source d’économies. Il envisageait ainsi de réduire leur prise en charge par la Sécurité sociale de 65 % à 15 %. Une mesure couplée à une autre : la baisse des remboursements de 100 % à 65 % pour les Affections longue durée (ALD).
Une mesure qui aurait sans doute conduit à une baisse de fréquentation des pôles thermaux, dont celui d’Amnéville. « Si les thermes étaient touchés, ils entraîneraient, dans leur chute, tout un écosystème », avait réagi, dans nos colonnes, Guillaume Dumas, le directeur du Pôle thermal d’Amnéville , qui rappelait, par la même occasion, le montant des recettes fiscales induites par le thermalisme : 248 millions d’euros annuels.
L’adoption de cet amendement n’écarte pas pour autant la menace : le déremboursement des cures peut toujours être imposé par décret.
Damien Golini
(Le Républicain Lorrain)