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Un rapport budgétaire teinté de vert


Mission presque accomplie pour le rapporteur du budget, Henri Kox, en attendant le vote des députés. (photo archives LQ)

Le député-maire de Remich, Henri Kox, a présenté, mardi, son rapport budgétaire à la Chambre des députés, en mettant l’accent sur l’importance du développement durable du pays. Deux mois et 34 réunions après le dépôt du projet de budget par le ministre des Finances, l’écologiste a tiré ses conclusions. Les débats débutent ce mercredi après-midi.

Si les détails du budget 2016 et de la programmation financière pluriannuelle pour la période 2015-2019 étaient déjà connus depuis deux mois, il manquait la touche personnelle de Henri Kox. À savoir, un savant mélange d’analyse financière à la sauce écologiste, avec peu de chiffres, mais agrémenté d’un brin d’humour typiquement «koxien». « J’ai titré mon rapport « Mieux vaut prévenir que guérir  : une gestion des finances en bon père et (ou) mère de famille » », a d’emblée annoncé le député-maire de Remich.

Une formule qui ne se veut certainement pas anodine. Comprendre, premièrement, qu’Henri Kox invite l’État à « se donner les moyens financiers à la hauteur de ses missions et de ses priorités, sans pour autant hypothéquer l’avenir des générations futures. »

Se donner les moyens d’être altruistes pour les générations de demain, oui, mais pas à n’importe quel prix non plus.

Trentaine de réunions et dizaine d’avis émis

Car, deuxièmement, les écolos jugent « prudent, voire nécessaire, de contenir l’endettement public et de revenir graduellement à l’équilibre budgétaire en arrêtant de dépenser systématiquement plus qu’on ne gagne ». Outre ces deux principaux objectifs, le premier député écolo rapporteur du budget de l’histoire, ne s’est pas fait prier pour teinter son rapport de vert.

Priorité au développement durable, importance de la composante écologique dans le triptyque économie-social-écologie et prise en compte de la problématique du changement climatique  : Henri Kox a profité de sa tribune pour casser tous les codes et pour mettre en avant les valeurs qu’il partage avec son parti. « La croissance est liée à la qualité de l’air, de l’eau et des sols », a-t-il par exemple déclaré, avant de féliciter sa co-partisane, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, «pour son engagement lors de la COP21 à Paris ».

Bref, après deux mois de travail intense et 34 réunions de travail qui ont donné lieu à une dizaine d’avis émanant des différentes chambres professionnelles et d’institutions telles que le Conseil d’État, le projet de loi budgétaire, qui est aussi « le projet de loi le plus important de l’année », arrive enfin dans la dernière droite. Il sera en effet débattu ce mercredi au Parlement.

Claude Damiani

Des projets de loi évacués, « un putsch selon l’ADR »

La fronde des députés de l’opposition, qui ont quitté avant l’heure lundi la réunion de la commission parlementaire des Finances publiques et du Budget, s’est forcément invitée en plénière, mardi. Raison invoquée par ceux qui ont séché la séance? Le fait que la majorité veuille «évacuer au plus vite» quatre projets de loi relatifs à la fiscalité, et ce, avant la fin de l’année.

L’opposition a déploré ne pas avoir eu droit à la parole ni avoir eu le temps de décrypter en profondeur les quatre textes législatifs. «Il s’agit d’un comportement méprisant et inacceptable envers l’opposition» , a déclaré un Claude Wiseler (CSV) remonté, qui n’avait «jamais vu ça, en 16 ans de politique» . La majorité, elle, rétorque que le calendrier est serré à cause des exigences de la Commission européenne qui impose ses règles contraignantes au gouvernement, par le biais de son Pacte de stabilité et de croissance (PSC).

Une situation qui a eu le don de faire enrager le député ADR Gast Gibéryen ( photo ). «La majorité refuse de débattre de ces projets de loi? Alors on fait de même avec le budget : on l’évacue et on le vote sans en débattre! C’est un putsch du Parti démocratique (DP) vis-à-vis du Parlement!» , a-t-il conclu, lui qui a également déclaré «ne jamais avoir vu ça en 27 ans de travail au Parlement» .

Mais l’ordre du jour des dernières séances ne sera pas bouleversé, car la majorité (32 voix sur 60) a estimé que les quatre projets de loi en question seraient effectivement soumis au vote cette semaine et donc bel et bien évacués demain.