Après un report jeudi en raison d’anomalies techniques, la Nasa a lancé avec succès vendredi sa capsule non habitée Orion, premier vaisseau américain depuis Apollo qui pourra transporter des astronautes au-delà de l’orbite terrestre, autour de la Lune et un jour vers Mars.
Le vaisseau a finalement décollé de son pas de tir de la station de l’Armée de l’air de Cap Canaveral. (Photo : AFP)
La puissante fusée Delta IV Heavy à deux étages de la société United Launch Alliance (ULA) transportant la capsule de 8,6 tonnes s’est arrachée de son pas de tir de la station de l’Armée de l’air de Cap Canaveral comme prévu à 12h05 GMT peu après le lever du soleil. Après une ascension de 17 minutes, Orion a atteint sa première orbite et devrait une heure et demi plus tard parvenir à son altitude maximum de 5 800 kilomètres, propulsé par les moteurs du second étage de Delta IV.
Le vaisseau doit effectuer deux tours autour de la Terre, dont le second à 5 800 km d’altitude, soit près de quatorze fois la distance de la Station spatiale internationale du sol (420 km), pour un périple de 4 heures et 24 minutes qui se conclura par un amerrissage en douceur dans l’océan Pacifique, à 1 000 km des côtes mexicaines de la péninsule de Basse-Californie. Vu l’orbite à laquelle Orion évoluera, elle pourra effectuer un retour dans l’atmosphère à plus de 32 000 km/h avant de se poser dans le Pacifique, freinée par trois parachutes.
Ce vol est destiné à tester principalement le bouclier thermique du vaisseau, qui doit résister à des températures de 2 200 degrés, ainsi que ses parachutes et ses ordinateurs de bord. Il y a aussi 1 200 capteurs pour mesurer les vibrations, le niveau de bruit et la température.
Ce premier vol d’Orion, d’un coût de 370 millions de dollars, « est sans aucun doute la mission la plus importante que la Nasa effectue cette année », avait récemment souligné William Hill, administrateur adjoint de la Nasa pour le développement des systèmes d’exploration. « Nous vivons un moment exaltant car un succès de ce test nous rapproche du moment où nous mettrons des humains sur Mars », a déclaré vendredi peu avant le lancement le patron de la Nasa, Charles Bolden.
Les futures missions d’Orion au-delà de l’orbite terrestre dépendront du développement en cours d’un nouveau lanceur de très grande capacité, le « Space Launch System » (SLS). Au total, la Nasa a dépensé jusqu’à présent 9,1 milliards de dollars pour financer le projet Orion. Ensemble, Orion, dont la forme rappelle le vaisseau Apollo de la conquête de la Lune en 1969, et le SLS devraient coûter au total de 19 à 22 milliards de dollars, selon les estimations.
AFP