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L’Europe est prête

La mise en garde est explicite, mais elle n’a rien de nouveau. «Les négociations d’adhésion sont compliquées, mais il faut aussi comprendre que si les membres de l’UE font patienter sans cesse les pays candidats, nous ouvrons grand la porte des Balkans occidentaux aux Russes, aux Chinois ou encore aux Saoudiens, qui tentent de combler le vide laissé par l’Europe», a déclaré mercredi le Premier ministre, Luc Frieden, depuis Podgorica.

Le chef du gouvernement luxembourgeois a le mérite d’être passé à l’offensive pour promouvoir l’adhésion du Monténégro à l’UE. Selon lui, l’Europe n’est pas seulement prête.

Elle aurait aussi tout intérêt, sur le plan géostratégique, à accélérer le processus d’élargissement. Dans les Balkans, sept candidats attendent dans l’antichambre européenne : la Moldavie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, la Serbie, le Kosovo et, donc, le Monténégro. Ce petit État de 630 000 habitants apparaît en pole position pour devenir le prochain membre du «club» aux étoiles dorées.

Luc Frieden appelle les dirigeants politiques à finaliser les négociations d’adhésion d’ici la fin de l’année 2026. «Les pays candidats doivent se montrer proactifs. Il ne faut pas attendre l’UE. Les solutions existent.

En fin de compte, il s’agit d’une question de volonté politique», rappelait déjà, en octobre 2010, Senada Šelo Šabić, de l’Institut du développement et des relations internationales. Elle s’exprimait lors d’une conférence sur l’élargissement de l’UE organisée à Zagreb, capitale d’une Croatie qui est la seule nation de la région à avoir franchi le palier européen. C’était en 2013.

Le Monténégro pourrait devenir, en 2028, le… 28e État membre de l’Union. La date aurait une portée symbolique, mais le message envoyé le serait encore davantage.

Les autres pays aujourd’hui coincés depuis près de 20 ans en salle d’attente pourraient y voir un regain d’espoir — du moins certains d’entre eux. La Serbie, dirigée par le président Aleksandar Vučić, affiche d’ores et déjà un intérêt plus marqué pour Moscou que pour Bruxelles.

«L’Europe forme un tout qu’on ne peut scinder si aisément», clame Luc Frieden. L’occasion de le démontrer se présentera dès le prochain sommet UE–Balkans occidentaux, prévu le 17 décembre.

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