Cette journée a permis de faire le point sur la situation de l’agriculture du pays cette année.
Le service d’économie rurale (SER) a invité le secteur à la troisième journée de l’Agriculture (Dag vun der Landwirtschaft) à la Däichhal à Ettelbruck ce lundi.
D’abord, les chiffres. Après une baisse du résultat ordinaire (RO) en 2023, l’agriculture luxembourgeoise a enregistré une légère reprise en 2024 de 2 % pour atteindre 85 300 euros par exploitation, soit 61 900 euros par unité de main-d’œuvre familiale, précise le gouvernement par voie de communiqué.
Pas de quoi pavoiser cependant : «Si cette valeur est légèrement supérieure à la moyenne des cinq dernières années, la situation économique reste volatile», indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Dans l’ensemble, les produits les plus demandés actuellement sont ceux qui sont régionaux, durables et de haute qualité.
Martine Hansen, la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, a profité de cette journée pour échanger avec les acteurs du secteur. Elle a notamment rappelé les avantages d’une administration numérique et présenté les nombreux services mis à disposition des producteurs. «À l’avenir, MyGuichet sera incontournable», prévient le gouvernement. «Les cartes numériques et les données d’exploitation aident à remplir les déclarations de surfaces, facilitent les contrôles et accélèrent le traitement des demandes de subvention», insiste-t-il. Les agriculteurs sont soutenus dans leurs démarches par le Maschinenring (Cercle des machines) et la Chambre d’agriculture.
Réduction d’engrais azotés
Autre sujet évoqué ce lundi : le règlement de l’UE sur la déforestation. «Nous essayons de réduire la charge administrative à un minimum !», a déclaré Martine Hansen. Le Luxembourg prévoit d’intégrer les règles restantes dans les systèmes existants. Parallèlement, de nouvelles discussions sont en cours à Bruxelles pour simplifier les règles sans compromettre la lutte contre la déforestation mondiale. Des réunions d’information supplémentaires auront lieu dans les prochains mois, assure le ministère.
Cette journée a permis aussi de souligner la diminution des émissions d’ammoniac au cours des dernières années. Et ce, grâce à la réduction de l’utilisation d’engrais azotés synthétiques et l’utilisation croissante de techniques d’épandage près du sol.
Les contributions de l’agriculture à la protection de la nature et de l’environnement ont aussi été détaillées : les agriculteurs créent environ 1 000 hectares de surfaces et de bandes non productives, préservent plus de 4 100 km de haies et d’alignements d’arbres, et utilisent des pratiques agricoles durables comme les rotations de cultures, les cultures intermédiaires et les sous-semis.
Enfin, le Luxembourg se classe premier au niveau européen en termes de dépenses de la politique agricole commune (PAC) consacrées à la protection de la nature et de l’environnement.
Les marchés agricoles
Pour 2025, le service d’économie rurale (SER) s’attend à une évolution modérée de la situation économique. Un excédent est néanmoins possible en raison la hausse des prix du lait et de la viande bovine. Les valeurs exactes dépendent toutefois de l’évolution des prix sur les marchés, nuance le SER.
Dans le détail, les marchés des moyens de production agricole se sont largement stabilisés en 2025 et se situent environ au niveau de l’année précédente. Les engrais sont légèrement plus chers qu’en 2024, tandis que les coûts de l’énergie et des aliments pour animaux ont tendance à être un peu plus bas.
Les prix des produits agricoles, en revanche, ont évolué très différemment : les céréales sont clairement sous pression en raison d’une très bonne récolte mondiale et de stocks élevés, tandis que les oléagineux comme le colza, se situent à peu près au niveau de l’année précédente et bénéficient d’une demande stable.
Quant au prix du lait, il est globalement supérieur à celui de l’année précédente, et celui des carcasses de bœuf évolue très positivement. Enfin, les prix de la viande porcine ont fortement augmenté au premier semestre 2025, mais s’affaiblissent à nouveau vers la fin de l’année.