Alors qu’ils semblaient maîtriser leur sujet, les basketteurs luxembourgeois ont finalement dû s’employer jusqu’au bout pour valider un deuxième succès, ce dimanche en Azerbaïdjan (90-95).
Jeudi soir, les basketteurs luxembourgeois avaient débuté leur campagne de préqualification européenne par une belle victoire à la Coque. Mais les hommes de Ken Diederich n’ont pas eu le temps de savourer ce succès. Dès le lendemain, ils prenaient la destination de Bakou pour aller défier les Azerbaïdjanais, qui venaient quant à eux de se faire pulvériser par la Macédoine.
Un très long déplacement, une arrivée dans la nuit de vendredi à samedi, un adversaire dont on ne sait pas grand-chose. Bref, les conditions idéales pour ce qu’on peut appeler un match piège contre la 107e équipe du ranking de la FIBA.
Pour éviter de gamberger, il fallait donc réussir une bonne entame. Et si, jeudi, c’est Ben Kovac qui était littéralement incandescent, avec 22 de ses 38 pts en première mi-temps, c’est un autre joueur qui entre en fusion : Sticky Gutenkauf. C’est simple, on ne voit que lui. Il plante 16 pts dans le premier quart temps et met son équipe sur les bons rails avec un parfait 0-10 pour débuter.
En face, l’Azerbaïdjan s’en remet essentiellement à des tirs longue distance et comme ils se montrent plutôt adroits, les locaux ne sont pas vraiment loin au tableau d’affichage. Et quand Ben Kovac et Sticky Gutenkauf vont se reposer sur le banc, les affaires se compliquent un peu et les joueurs en blanc reviennent tout près grâce à un 8-0 (21-25, 11e).
Le jeu grand-ducal est moins fluide. Les Azerbaïdjanais enfilent les missiles longue distance et heureusement que la belle adresse longue distance des Luxembourgeois est toujours au rendez-vous : Kovac à deux reprises, Ivan Delgado par deux fois ou encore Alex Laurent redonnent un peu d’air aux visiteurs. Qui regagnent les vestiaires avec 13 longueurs d’avance (44-57), derrière Sticky Gutenkauf et Ben Kovac, qui affichent chacun 16 pts à leur compteur personnel. À la pause, les Luxembourgeois sont à 53,33 % aux tirs mais surtout à 64,29 à trois points à 9/14.
Treize points, c’est bien. Mais en basket tout peut aller très vite. Côté luxembourgeois, il ne fallait donc pas rater le retour sur le parquet. Après deux minutes un peu compliquées, les visiteurs reprennent du poil de la bête. Ils resserrent les boulons en défense et se projettent rapidement en attaque à l’image de cette passe de quarterback de Ben Kovac à destination de Sticky Gutenkauf pour donner 16 pts d’avance (46-62, 23e).
Oli Vujakovic en conclusion d’un beau mouvement collectif, Clancy Rugg avec un bon vieux gros dunk sans opposition, une ogive de Christopher Jack et les Luxembourgeois peuvent voir venir avec un matelas de +21 à l’entame du dernier quart (61-82). Cette fois, l’adversaire est à terre. Et ne se relèvera pas. Du moins le croit-on…
Bien sûr, tout est toujours possible. Les Luxembourgeois, d’ailleurs, avaient remonté 23 pts en Roumanie alors qu’il restait moins de neuf minutes au panneau d’affichage avant de s’imposer en prolongations. Mais en ce dimanche en fin d’après-midi, on a quand même le sentiment que le Luxembourg maîtrise son sujet. Et devrait être à l’abri de toute mauvaise surprise… en théorie.
L’Azerbaïdjan y a cru
Seulement, il ne faut pas non plus s’endormir sur ses lauriers. Les Azerbaïdjanais n’ont rien à perdre et ce sont eux qui redémarrent mieux le quart-temps, en faisant plus de la moitié de leur retard (70-82, 34e). On tremble quand on voit les locaux piquer une balle sur une remise en jeu adverse. Mais dans la foulée, le joueur rate la finition et Ben Kovac, encore lui, ajoute trois points de plus pour redonner un peu d’air.
Mais les Azerbaïdjanais ne lâchent rien. Moins dix alors qu’il reste 2’30 » à jouer. Puis neuf avec 1’20 ». Puis sept à 50″. Faute sur Sticky Gutenkauf, qui inscrit ses deux lancers (82-91), cette fois, c’est bon. Et non! Le jeune Emmanuel Agbason inscrit un panier et hérite d’une faute. Il rate son lancer mais le rebond est local et la balle tombe dans les mains de Derin Berkoz, qui marque un énorme trois points (87-91). Nouvelle faute, Kovac met ses deux lancers, on repasse à +6… Puis à nouveau +3 car Van Beck, le meilleur joueur adverse, inscrit son cinquième missile longue distance à 6″ de la fin (90-93). Nouvelle faute sur Kovac, qui scelle le sort et le score avec ses 28e et 29e points.
Dominateur, le Luxembourg s’est fait peur jusqu’au bout mais repart d’Azerbaïdjan avec ce qu’il était venu chercher : les deux points de la victoire. Deux succès en deux matches, les hommes de Ken Diederich viennent d’écrire une nouvelle page de leur histoire.
Rendez-vous en février pour la suite de la compétition!
Romain Haas