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Les députés français approuvent une loi visant à nationaliser ArcelorMittal France


Le géant de la sidérurgie a annoncé cette année des mesures d'économies en Europe et notamment un plan social en France (Photo d'illustration : Editpress)

Les députés français ont adopté jeudi une proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal France, le plus gros sidérurgiste du pays, contre l’avis du gouvernement, dans un contexte de grande difficulté pour cette industrie en France.

L’avenir de la proposition de loi issue du parti de La France insoumise (LFI, gauche radicale) est toutefois hautement incertain. Il sera difficile pour le texte d’être adopté en deuxième lecture au Sénat français, dominé par la droite et le centre.

Le géant de la sidérurgie a annoncé cette année des mesures d’économies en Europe et notamment un plan social en France, qui entraînera des suppressions d’emplois évaluées par l’entreprise à 270 emplois début novembre.

La proposition adoptée dispose que « la société ArcelorMittal France est nationalisée », et prévoit un mécanisme pour déterminer sa valeur (chiffrée à trois milliards d’euros).

Pour LFI, la nationalisation est indispensable pour lutter contre le plan social qui touche les usines françaises d’ArcelorMittal ainsi que pour engager rapidement la décarbonation des hauts-fourneaux, sous peine de voir la filière condamnée par les futures règles européennes. Il s’agit de « l’unique solution » pour sauver la filière et ses 15 000 emplois directs, a insisté jeudi la rapporteure du texte, Aurélie Trouvé.

Le gouvernement y est au contraire défavorable, le ministre français de l’Industrie, Sébastien Martin, avertissant que la loi « fragiliserait l’emploi au lieu de le protéger » et estimant que la menace vient plutôt d’un « tsunami » d’acier asiatique.

En 2024, la Chine a fabriqué à elle seule 1 005 millions de tonnes d’acier, soit plus de la moitié de la production mondiale, très loin devant l’Inde (150 millions), le Japon (84 millions) et les États-Unis (79 millions), selon l’organisation professionnelle World Steel.

Les pays européens, à côté, ne peuvent suivre : 37 millions de tonnes pour l’Allemagne, 20 millions pour l’Italie, 12 millions pour l’Espagne et 11 millions pour la France.

Le texte a reçu le soutien des autres groupes de gauche : socialistes, écologistes et communistes. Le Rassemblement national (RN, extrême droite) s’est abstenu. Le camp gouvernemental, peu mobilisé jeudi, a voté contre. Son examen à l’Assemblée nationale s’est déroulé sous la surveillance de salariés de l’entreprise, salués dans les tribunes des spectateurs par les députés.

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