Accueil | A la Une | Frontaliers lorrains : travailler au Luxembourg vaut‑il encore le coup ?

Frontaliers lorrains : travailler au Luxembourg vaut‑il encore le coup ?


En moyenne, les travailleurs frontaliers gagnent 65 % de plus s’ils travaillent au Grand-Duché plutôt qu’en France. (Photo d’illustration : Julien Garroy)

Passer la frontière rapporte gros : d’après l’INSEE, les frontaliers de Moselle, Meurthe-et-Moselle et Meuse touchent en moyenne 65 % de salaire en plus au Luxembourg. Un avantage qui s’envole dans la santé, la finance ou pour les femmes.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) s’est penché sur les différences de salaires entre la France et le Luxembourg. Il publie ce lundi ces résultats qui prennent en compte uniquement les actifs résidant en Moselle, en Meurthe-et-Moselle et en Meuse. Il en ressort qu’en moyenne, les travailleurs frontaliers gagnent 65 % de plus s’ils travaillent au Grand-Duché plutôt qu’en France.

Ce chiffre grimpe à 103 % de plus pour les métiers de la santé et de l’action sociale et à 94 % de plus dans la finance (hors assurance). Dans la construction et dans l’industrie, les frontaliers gagnent respectivement 41 % et 40 % de plus en passant la frontière.

«Cet avantage salarial moyen, tous secteurs et toutes caractéristiques professionnelles confondus, s’explique essentiellement par des différences de salaire à emploi identique», pointe l’INSEE.

Les données publiées par l’institut mettent en lumière le fait que le gain salarial est plus fort pour les employés que pour les cadres. Les employés frontaliers gagnent ainsi 92 % de plus que leurs homologues exerçant en France. Ce chiffre est de 55 % pour les cadres et les ouvriers non qualifiés. Il s’élève à 48 % pour les ouvriers qualifiés.

Fort gain salarial pour les femmes

Les femmes qui passent la frontière pour exercer leur métier gagnent 76 % de plus que si elles restent en France. L’INSEE souligne qu’elles sont plus nombreuses dans les professions de la santé et de l’action sociale. Les hommes, eux, touchent 55 % des plus qu’en France. L’institut indique qu’ils sont plus nombreux à travailler dans le secteur de la construction.

«Ségrégation spatiale»

Géographiquement, l’INSEE, en association avec le LOTERR (Centre de recherche en géographie de l’Université de Lorraine), note que les travailleurs frontaliers les plus favorisés habitent à proximité de la frontière, des axes de transport ou au centre de Metz.

Concernant la ville de Metz justement, l’institut a effectué un zoom sur ses quartiers et conclut que les cadres privilégient ceux proches de la gare, près de l’A31. Les ouvriers sont, eux, localisés dans les espaces périphériques et moins attractifs comme Borny ou Woippy.

Sur les trois départements étudiés, ils sont surreprésentés dans les zones rurales à l’ouest du sillon lorrain. Dans ces cas, l’INSEE parle de «ségrégation spatiale».

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .