Un troupeau a été attaqué par un canidé. Des examens sont en cours pour savoir si un loup est impliqué.
Un loup a-t-il provoqué la mort de cinq brebis et blessé plusieurs autres entre vendredi et dimanche dernier, entre Chaumont et Remoiville (Vaux-sur-Sûre) ?
Quentin Adam, l’agriculteur à qui appartient une partie ces animaux, le craint. Il a d’ailleurs communiqué samedi matin sur Facebook, indiquant «une attaque probablement d’un loup» et que d’autres étaient possibles dans les jours suivants dans la région. En réalité, ce n’est pas une, mais plusieurs attaques qui se sont produites.
«J’ai retrouvé une brebis tuée le vendredi et le samedi, trois autres ont été tuées et deux blessées, détaille Quentin Adam. Puis la nuit de samedi à dimanche, alors que j’avais rentré mon troupeau, l’animal semble être allé chez un voisin, tuant une nouvelle brebis et en blessant une autre. Depuis lors, je n’ai rien entendu d’autre.»
Devant ces doutes, l’agriculteur de Bastogne a rapidement prévenu le DNF, qui est venu réaliser des prélèvements pour effectuer les habituels tests qui confirmeront si un loup est responsable ou non.
Les résultats de ces examens ne sont pas encore parvenus. Selon Alain Licoppe, responsable du réseau loup du Service public de Wallonie «s’il s’agit d’un loup, ce serait plutôt un loup dispersant (NDLR: solitaire, qui a quitté sa meute natale pour s’établir sur un nouveau territoire) que le couple installé dans la forêt d’Anlier, qui est situé trop loin.»
Si Alain Licoppe et Quentin Adam préfèrent rester prudents sur la nature de l’agresseur tant que l’ADN n’a pas parlé, les premiers éléments semblent pointer vers le loup. «Vu la distance entre les crocs et le type d’attaque, la représentante du réseau loup qui était en contact avec le DNF tendait vers cela, mais cela devra être confirmé par les résultats», précise l’éleveur.
Quoi qu’il en soit, c’est un coup au moral pour le Bastognard de 26 ans. D’autant que, si c’est bien un loup, les moyens de défense sont limités: «Du matériel peut être mis à disposition et des aides publiques existent, oui. Mais ici, c’était un troupeau de 120 brebis sur un champ de 10 hectares, donc c’est très compliqué de protéger toute la pâture, surtout qu’un loup sait sauter au-dessus des clôtures.»
Et de conclure avec une pointe d’appréhension: «Le phénomène risque de s’accroître et d’être vraiment problématique dans les prochaines années».
Bon à savoir tout de même pour les éleveurs, ils peuvent faire appel à l’ASBL Natagriwal pour des conseils et le prêt de matériel pour protéger leurs troupeaux. Et il est possible d’être indemnisé par la Région wallonne pour les dégâts occasionnés par le loup, sous certaines conditions.
Ce serait en tout cas la première attaque confirmée d’un loup sur la commune de Vaux-sur-Sûre depuis le lancement du réseau loup en 2017. Des attaques suspectes ont déjà eu lieu, à l’image de celle à Assenois en juin 2024 ou à Vaux-sur-Sûre en décembre 2022, mais les analyses n’ont pas pu confirmer que l’auteur était bien un Canis lupus, de son nom latin, sans pour autant pouvoir l’exclure non plus.
Plusieurs prédations par un loup ont cependant été constatées dans la province ces derniers mois. Depuis début septembre, la commune de Saint-Hubert a ainsi vu cinq attaques. celle de Nassogne deux et Tenneville une.
Dans les communes limitrophes à Vaux-sur-Sûre, la dernière attaque remonte au 4 octobre à Lavacherie (Sainte-Ode) et avant cela, à octobre 2024, à Troismont (Bastogne, ex-Bertogne).
Xavier Creer
(L’Avenir)