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NovAsco : «Atténuer la casse sociale», Bercy réitère son intention de trouver un repreneur


L’État se dit toujours au soutien des salariés de NovAsco qui vont être licenciés. (Photo Miguel Antunes)

Désireux de montrer qu’il ne laisse pas tomber NovAsco à Hagondange, le ministère de l’Industrie a communiqué ce jeudi sur le dossier. Il va travailler sur une reprise industrielle après liquidation. Et maintient la pression sur Greybull.

C’est un point rassurant. L’État ne laisse pas tomber NovAsco au lendemain du jugement du tribunal de Strasbourg prononçant la liquidation de trois des quatre sites du géant de l’acier, dont ceux d’Hagondange et de Custines en Lorraine, avec à la clé la disparition de 496 emplois dans la région.

Ce jeudi après-midi, le cabinet du ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, a tenu un briefing audio à l’intention des médias intéressés. «Le ministre souhaite travailler à un avenir industriel post-liquidation. Sa volonté est claire. Elle concerne les sites d’Hagondange, de Custines (54) et du Marais à Saint-Etienne. À Hagondange, la communauté de communes Rives de Moselle a indiqué au tribunal sa volonté d’exercer son droit de préemption sur le foncier. Ces discussions seront entamées une fois les liquidateurs nommés», assure Bercy.

Le ministère ne perd pas espoir : «Il est probable que la liquidation fasse venir de nouveaux acteurs. Elle ne signifie pas la fin de l’accompagnement de l’État. Nous la suivons aussi pour que des repreneurs qui seraient intéressés par des actifs reprennent aussi une partie du personnel pour atténuer la casse sociale.»

Sur le devenir du four électrique décarboné d’Hagondange, Bercy a été clair : «Il date des années 90, nécessitant des investissements massifs de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros. C’est une des raisons pour lesquels les repreneurs n’ont pas pu se positionner sur Hagondange.»

Peser sur Greybull

Le fonds de retournement britannique Greybull, qui a lâché NovAsco un an après l’avoir repris et en y investissant seulement 1,5 millions d’euros, contre 85 millions d’euros pour l’État, est toujours dans le viseur de ce dernier.

Bercy confirme sa volonté «d’avoir recours à toutes les actions possibles, au civil comme au pénal, pour aller chercher la responsabilité de Greybull. Cette action en justice pourrait le conduire à souhaiter transiger et donc à pouvoir verser à terme un complément aux salariés licenciés sous la forme d’une indemnité supralégale. De notre côté, on va trancher dans les prochains jours si les services juridiques de Bercy prennent la main ou si on va avoir recours à un cabinet d’avocats.»

Les choix de l’État aussi en question

Dans le dossier Ascométal, on peut aussi s’interroger sur les choix faits par l’État. Julien Freyburger, le président LR de la communauté de communes Rives de Moselle, ne s’en prive pas. Il n’a toujours pas digéré la gestion du redressement judiciaire de 2024 : «Je ne comprends toujours pas pourquoi l’État n’a pas trouvé les 20 M€ que l’aciériste italien Venete, dont c’est le métier, demandait pour reprendre Ascométal et comment il a pu ensuite en donner 85 au fonds d’investissement Greybull.»

Le CIRI dit lui avoir négocié avec Venete en vue de les aider à déposer une offre de reprise : «C’est l’industriel italien qui a in fine décliné et est sorti du dossier. » Ce que nuance Julien Freyburger : « La façon dont tout cela a été conduit a découragé Venete. Ils n’ont pas été considérés.»

Philippe Marque
(Le Républicain lorrain)

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