Autrefois fournisseur de cette entreprise centenaire située au cœur d’Esch-sur-Alzette, les Moulins rapatrient personnels et machines. L’ancienne usine sera reconvertie en logements étudiants.
«Nous voulons continuer exactement comme avant», indique Jean Muller, administrateur des Moulins de Kleinbettingen, qui reprennent l’activité de Maxim Pasta, entreprise installée depuis 1922 rue du Canal, au centre d’Esch-sur-Alzette. «Il s’agit grossièrement d’un transfert d’équipes et de matériels», poursuit-il.
Après plus d’un siècle d’existence, la marque luxembourgeoise emblématique de pâtes entame un nouveau chapitre. Les Moulins de Kleinbettingen ont acquis cette année en avril la reprise de l’activité, des produits, du personnel et du matériel de l’entreprise fondée par la famille Stoisa.
Une transition qui s’est imposée comme une évidence pour Jean Muller, puisque les liens entre les deux sociétés étaient déjà étroits.
En effet, si les Moulins sont principalement connus pour leur farine, la production de semoule représente près de 50 % de leur activité. «Nous avons été pendant de longues années fournisseur de semoule pour Maxim Pasta», rappelle Jean Muller.
Lorsque les Moulins ont lancé leur propre gamme de pâtes sans œufs en 2020, les deux marques se sont retrouvées complémentaires : l’une spécialisée dans les pâtes aux œufs, l’autre sans.
Le décès de Maximilien ou «Max» Stoisa en novembre 2023, à l’âge de 67 ans, a relancé les discussions. Comme il n’avait pas eu d’enfants et avait déjà évoqué l’idée d’une reprise, sa sœur s’est tournée vers Jean Muller pour savoir s’il souhaitait poursuivre l’aventure.
«C’est une marque emblématique au Luxembourg, qui venait de fêter ses 100 ans. Nous savions que Max était ouvert à une collaboration», explique-t-il. Après plusieurs réunions avec la famille et la direction, un accord a été trouvé.
Une cadence de «50 tonnes par mois»
Les Moulins de Kleinbettingen disposaient de la place nécessaire pour rapatrier toute la production sur leur site afin de «centraliser les opérations». Le personnel a été intégralement invité à rejoindre les nouvelles installations.
Sur les sept salariés encore en poste, trois ont accepté le transfert, trois ont négocié un départ notamment en raison de la distance et un dernier salarié est parti à la retraite. La production, elle, restera semblable à la cadence d’avant-reprise, c’est-à-dire «autour de 50 tonnes par mois», indique l’administrateur.
Sur le plan commercial, la volonté est de préserver la marque Maxim Pasta. «Nous ne changerons ni les recettes ni la gamme», assure Jean Muller. Un engagement important, car la marque compte «plus de 100 références» avec des pâtes aux œufs, penne, pâtes longues et courtes, et même des sauces tomate.
À titre de comparaison, les Moulins de Kleinbettingen n’en proposent qu’une vingtaine. La gestion de gamme sera «plus complexe», mais indispensable car elle est importante «pour les consommateurs luxembourgeois, qui sont très attachés à cette marque».
Les Moulins affichent néanmoins une ambition d’innovation. «Nous souhaitons développer de nouveaux produits sur certains segments, notamment la tomate ou des nouvelles variétés de pâtes», affirme Jean Muller.
«Vous verrez apparaître des nouveautés dans les prochaines années», annonce-t-il. Le célèbre emballage bleu foncé de Maxim Pasta continuera ainsi d’exister dans les rayons. La gamme des Moulins conservera aussi son orientation, créant deux offres complémentaires, mais désormais proposées par la même entreprise.
L’ancienne usine transformée en logements étudiants
L’ancien site de Maxim Pasta, rue du Canal à Esch-sur-Alzette, s’apprête à être transformé en «potentiellement une centaine de logements étudiants», souligne l’architecte Adolfo Spigarelli. «La famille Lavandier et l’entreprise avaient déjà fait affaire il y a environ 30 ans pour une parcelle à l’arrière de l’usine. Ils les ont donc recontactés lors de la reprise».
La société est d’ailleurs déjà propriétaire de logements étudiants parc du Canal. Spigarelli annonce que les plans sont à l’étude et en discussion «avec la commune et l’université». Mais avec une réhabilitation, nécessitant une mise aux normes complète, la fin des travaux ne serait pas envisagée «avant trois ans», soit en 2029.