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Temps de travail : un timide rapprochement


Le gouvernement a eu hier des réunions séparées avec les syndicats (photo) et le patronat.

Le deuxième round des réunions bipartites est qualifié de «constructif». Si rien de concret ne se trouve encore sur la table, les syndicats saluent le «nouveau ton» adopté par le ministre Georges Mischo.

Le dossier est très complexe et technique. Gouvernement et patronat réclament une flexibilisation de l’organisation du temps de travail. Les syndicats ne s’y opposent pas de facto, mais estiment que les revendications vont beaucoup trop loin. Le très chahuté ministre du Travail, Georges Mischo, réussira-t-il à dégager un accord au bout des réunions bipartites?

«Je pense que les deux camps ont ressenti vers quoi le gouvernement se dirige. Nous avons également compris, moi et le ministre Lex Delles, vers quoi patronat et syndicats veulent aller», affirme le politicien du CSV à la sortie des échanges séparés, hier, avec le camp patronal et le camp syndical.

Les points de discorde majeurs restent toutefois importants. Alors que la coalition CSV-DP et l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) plaident pour une annualisation du temps de travail en dehors des conventions collectives, l’Union des syndicats OGBL-LCGB se dit farouchement opposé à des «flexibilisations à tout va».

En ce qui concerne le Plan d’organisation du travail (POT) – instrument qui définit les jours et heures de travail du salarié – l’UEL souhaite allonger la période de référence, limitée à 4 mois sans convention collective. L’union patronale veut aussi ponctuellement revoir à la hausse les heures maximales de travail. Les limites actuelles sont 10 heures par jour, 48 heures par semaine et 40 heures hebdomadaires en moyenne sur la période de référence.

«Au lieu que le salarié sache comment il travaille le mois à venir, il serait bien de pouvoir davantage élargir le POT. Le 1er janvier, il saura s’il travaillera à Pâques ou pas. Il peut organiser sa vie privée autour de ce plan. Pour nous, cela profite à l’employeur, mais bien plus encore à l’employé», résume Michel Reckinger, le patron des patrons.

Des propositions qui «relèvent du bon sens»

La modernisation du temps et du droit de travail n’équivaudrait pas à «enlever quelque chose à quelqu’un, mais le cadre légal doit tenir compte des réalités, qui ne sont plus celles d’il y a 20, 50 ou 100 ans». Il ajoute sans tarder que les propositions de l’UEL «relèvent du bon sens», une réponse aux syndicats, qui fustigent un «véritable catalogue des horreurs».

Les syndicats insistent pour que toute réorganisation du temps de travail soit ancrée dans des conventions collectives. «Il est ainsi possible de tenir compte de la situation dans un secteur ou dans une entreprise spécifiques. On est plutôt sceptique sur les plans de ficeler un code du travail dans lequel tous les scénarios possibles sont ancrés», avance Patrick Dury, le président du LCGB. «Je pense que nous avons fait un pas en avant, mais ce qui compte, ce sera le résultat final. Au moins, on a eu droit à un nouveau ton adopté par le ministre Mischo», ajoute le coprésident de l’Union des syndicats.

La peur d’être encore une fois mis devant le fait accompli reste toutefois présente. «Je dois dire que le ministre Mischo a, lors de ces deux premières réunions, souligné que son objectif est de dégager un accord dans lequel chacun puisse se retrouver. On ne peut plus néanmoins plus se fier à un sentiment positif. Par le passé, on a déjà eu l’impression qu’on était proche d’un déblocage, avant que la situation ne s’envenime encore», observe Nora Back, la présidente de l’OGBL.

Mercredi, les deux ministres de tutelle se seraient livrés à un genre de «brainstorming» sans mettre des éléments concrets sur la table. Georges Mischo évoque toutefois des pistes. «Il n’est pas opportun de discuter des détails comme l’annualisation ou le nombre de pauses non rémunérées sur la place publique», appuie le ministre, qui malgré les tensions existantes se dit «confiant» de pouvoir «mettre sur papier» des premiers éléments concrets lors de du troisième round, fixé au 21 janvier.

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