Près de 470 emplois menacés sur près de 4 400. Le Grand-Duché n’avait pas commandé cette mauvaise nouvelle à Amazon. Et pourtant, elle est finalement tombée dans la boîte aux lettres du gouvernement. Le coup est rude alors que le Premier ministre avait rencontré, il y a quelques jours lors d’un déplacement aux États-Unis, le vice-président chargé des affaires internationales du géant de l’e-commerce. Cette vague de licenciements s’inscrit dans un contexte de suppressions de postes mondial : 30 000 sur le 1,5 million d’employés qui travaillent pour le groupe sur la planète. Les entrepôts ne sont pas touchés par cette cure d’amaigrissement, ce sont les personnes dans les bureaux qui subiront le contrecoup, apparemment, des investissements dans l’intelligence artificielle. Amazon est le précurseur de l’automatisation, même dans ces grands hangars où les robots font virevolter les étagères de produits jusqu’aux petites mains, humaines encore, qui remplissent les colis des commandes des internautes.
Voilà donc que les bureaux d’Amazon au Luxembourg risquent de se vider. Une première salve avant une prochaine ? Même si nous ne sommes pas aux États-Unis et que le droit du travail existe encore au Grand-Duché, pas sûr que la firme US prenne des gants chez nous, comme ailleurs. Celui qui est aujourd’hui le quatrième employeur du pays n’a jamais de temps à perdre. Plus vite, toujours plus vite… comme la livraison de ses colis en moins de 24 heures. Amazon s’est lancé dans la révolution de l’intelligence artificielle et ne va pas s’arrêter là. Aux dépens des salariés qui pourront être remplacés par un algorithme informatique. On pensait encore ce monde où la machine prend le pas sur l’humain un peu lointain. Nous nous sommes trompés, nous y sommes déjà. Les clients n’auront qu’à s’adapter.
Reste que les marchés risquent d’accueillir avec joie ces initiatives qui montrent que le géant de l’e-commerce est à la pointe de l’innovation. Oui, au détriment des salariés, mais cela passera au second plan. Et cela ne va pas émouvoir le propriétaire d’Amazon, Jeff Bezos. Il n’a plus les pieds sur terre et s’est lancé dans la course aux étoiles il y a bien longtemps de cela. Il veut coloniser l’espace, paraît-il. Avec des robots sans doute.