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Fokus : nouveau nom, nouvelles ambitions


Fokus veut répondre aux attentes d’une frange de la population qui est en quête d’une véritable alternative aux partis traditionnels.

Fokus a tenu un congrès extraordinaire samedi au cours duquel il a révélé un changement de nom et adopté une motion pour imiter le modèle finlandais. Visions à tous les étages.

Le dernier-né des partis politiques luxembourgeois, Fokus, mène une existence discrète mais bien réelle, en témoigne son congrès extraordinaire qui s’est tenu samedi dernier dans la capitale. À la suite de la démission de la secrétaire générale, Anne Winter, qui ne pouvait plus assumer sa fonction en raison de ses obligations professionnelles, les membres ont élu pour sa succession Caterina Pellegrini, qui faisait déjà fonction depuis plusieurs mois.

Ce n’est pas le seul changement pour ce jeune parti fondé en 2022 par Frank Engel, ancien président du CSV, Marc Ruppert, ancien secrétaire général du DP, Gary Kneip, ancien membre du DP, et Luc Majerus, conseiller communal vert d’Esch-sur-Alzette. Il va changer de nom, ou du moins le compléter. «Nous avons opté pour Fokus. D’Alternativ mat Vernonft, soit l’alternative avec raison en français», précise le président Marc Ruppert, reconduit dans ses fonctions pour deux ans.

Et si l’«alternatif» est déjà occupé par l’ADR, mais aussi l’AfD en Allemagne, des partis très à droite de la droite, Fokus a voulu répondre aux attentes d’une frange de la population qui est en quête d’une véritable alternative aux partis traditionnels sans avoir envie de se tourner vers les extrêmes. «C’est pour ça qu’on a ajouté « avec raison«  dans le nom, parce que nous n’allons pas changer d’attitude, mais on veut encore proposer plus, notamment pour les problèmes liés à la croissance, à la mobilité, au logement, et à la sécurité aussi», explique le président. L’objectif est d’apporter des réponses «raisonnables» aux problèmes soulevés.

Pour y parvenir, Fokus a soumis une motion au vote qui a recueilli l’unanimité. Elle plaide pour le modèle finlandais qui a créé «depuis la guerre froide» une commission parlementaire «de l’avenir et de la résilience». «Au début de chaque période législative, le gouvernement doit faire un rapport au Parlement avec des projections sur le développement du pays sur 15, 20 ans. Ensuite, cette commission du futur analyse cette prise de position et dépose son avis au Parlement qui juge si les efforts du gouvernement ou les projections sont bonnes ou non» , explique Marc Ruppert.

C’est une commission qui travaille avec des experts, avec des citoyens, très ouverte, qui a un budget propre pour faire ce travail. «Cette commission, peut prendre des résolutions qu’elle soumet au vote du Parlement si elle voit que le gouvernement, dans ses actions de tous les jours, ne suit pas la politique qu’elle envisage de faire sur long terme», détaille Marc Ruppert. C’est plus qu’une force de proposition. Fokus regrette qu’au Luxembourg des députés ne s’occupent que d’analyser des projets de loi déposés par le gouvernement alors qu’une commission du futur peut se saisir quand elle veut de sujets qu’elle estime importants pour le futur et soumettre des résolutions à tout moment.

Fokus a fait sa critique du système luxembourgeois pour en conclure que les politiques ne parvenaient pas à résoudre les problèmes posés par la croissance. «Depuis le discours sur l’état de la Nation de Jean-Claude Juncker en 2000, où il a annoncé qu’on allait atteindre les 700 000 habitants dans les décennies à venir, les grands partis au pouvoir n’ont pas réussi à préparer le pays dans cette perspective, on le voit dans tous les secteurs et ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur de la santé avec des promoteurs et des investisseurs privés qui se jettent dessus», illustre-t-il.

«Pas loin du but»

Pour Fokus, la croissance n’est pas une fatalité en soi, mais c’est la politique qui l’accompagne, qui est une fatalité. Les politiciens n’ont pas de visions à long terme, passent de la majorité à l’opposition sans se soucier de ce qui se passera après les cinq ans de leur mandat. La critique est sévère et la réponse se situe dans la création de cette commission sur l’avenir et la résilience. Marc Ruppert espère qu’avec les sujets liés à la croissance, les électeurs voient un intérêt d’élire un parti «qui essaye de redresser les grands problèmes de manière sérieuse».

Une quarantaine de membres du parti, qui en compte environ 250, était présente samedi pour ce congrès extraordinaire. Marc Ruppert espère qu’avec cette motion prise à l’unanimité, Fokus va réussir à attirer à lui les électeurs en quête d’alternative à la politique actuelle.

«Les gens ont beaucoup plus d’intérêt pour un parti quand ils ont l’impression qu’il peut accéder à la Chambre des députés. Pour l’instant, avec les 2,7 % obtenus aux dernières législatives nous n’étions pas loin du but», conclut Marc Ruppert.

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