Reçus ce vendredi à la Chambre des députés, les participants à la Convention des jeunes ont pu présenter leurs questions et revendications sur la démocratie aux politiciens.

Chaque année, la Jugendkonvent (Convention des jeunes), organisée par le Jugendrot, propose différents ateliers thématiques, traitant de sujets d’actualité concernant de près ou de loin la jeunesse. Généralement, les participants se réunissent durant la matinée en plusieurs groupes de travail pour soulever des questions et des revendications, avant de les soumettre aux politiciens l’après-midi lors d’une séance plénière. «L’objectif, c’est de leur donner la possibilité de participer dans un contexte démocratique à la politique, de se familiariser avec son fonctionnement, de les sensibiliser et leur donner une éducation politique, mais aussi d’échanger directement avec les politiciens», rappelle Liam Bremer, président du Jugendrot.

La Jugendkonvent s’adresse à tous les jeunes entre 13 et 30 ans. «La richesse de ce format, c’est qu’elle touche une audience diversifiée.» Aussi bien en termes d’âge que d’horizons : «Il y a des élèves, des étudiants, des personnes qui travaillent déjà ou qui sont à la recherche d’un emploi, des personnes en formation…», illustre Liam Brever. Et surtout, la Jugendkonvent permet de toucher plus de personnes, comparée à son pendant du Jugendparlament qui demande de l’engagement tout au long de l’année. «Ce n’est pas forcément faisable pour certains jeunes qui ont d’autres responsabilités à la maison et n’ont pas la possibilité ou la volonté de s’engager.» La convention leur donne donc une opportunité de le faire. «C’est une sorte de première porte d’entrée vers l’engagement politique», explique le président.

Cette année, les quatre ateliers de la convention se sont intéressés à la démocratie, une «exception» puisque habituellement les ateliers traitent de différents sujets d’actualité, tels que la réforme des retraites l’année dernière. «Nous nous sommes dit qu’il fallait se concentrer sur ça pour les vingt ans de la convention dont l’objectif global est justement la promotion de l’idée démocratique», appuie Liam Brever. L’idée tient également compte des résultats «inquiétants» des récentes études Polindex sur la confiance qu’ont les jeunes en la politique. «Ils montrent qu’ils sont de moins en moins attachés et ont de moins en moins confiance dans le système démocratique.»

Si, selon le jeune président, la politique doit représenter un «espoir», ce sentiment est peu partagé par ses compères au profit d’un sentiment de distance et d’ennui. «Ils ont l’impression que les politiques ne s’engagent pas pour eux, alors il fallait utiliser l’anniversaire pour leur donner la possibilité d’exprimer leurs sentiments.» Les ateliers se sont donc concentrés sur le futur de la démocratie, sur le fait qu’elle agisse ou non, sur la démocratie à l’école et sur la démocratie et l’inclusion.

Cette année 2025 marque effectivement les vingt ans de la Jugendkonvent. L’occasion de revenir sur les thématiques fortes de cette action et de ces accomplissements. «Le premier sujet en 2005 portait sur la Constitution pour l’UE et sur le référendum, ce qui montre que la naissance de la convention était déjà liée à un évènement politique majeure et qu’elle est un outil pour traiter les questions d’actualité», souligne Liam Bremer. Au fil des années ont suivi des sujets tout aussi d’actualité : logement, égalité, non-discrimination, mais aussi art et dialogue intergénarationnel… «Je suis notamment fier qu’une charte de l’égalité des chances pour tous les jeunes ait été élaborée après la 4^e édition, un document toujours utilisé aujourd’hui.»

Au cours de ces vingt ans, 1 500 jeunes ont pu avoir un échange direct avec les politiques. Et si le président du Jugendrot regrette le peu de résultats tangibles en politique, il souligne en revanche l’impact que la convention a sur les valeurs démocratiques des jeunes. «Une bonne partie de ces 1 500 jeunes sont restés engagés après leur participation à la convention, notamment auprès de nos organisations membres», dit-il. La convention des jeunes contribue alors à contrer les tendances de désintérêt récentes.