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Arabie saoudite : les élections s’ouvrent aux femmes


Les électeurs et électrices doivent choisir entre 6 000 candidats hommes et 900 femmes autorisées pour la première fois à se présenter. (Photo AFP)

Les premières élections ouvertes aux femmes, candidates et électrices, en Arabie saoudite ont débuté samedi, un scrutin perçu comme un timide progrès dans ce royaume ultra-conservateur régi par une version rigoriste de l’islam.

« Je pense que cette étape sera efficace et très positive », a déclaré Badreldin al-Saouari, candidate à Ryad. Les chances de voir des candidates élues lors de ces élections municipales sont néanmoins minces, voire nulles.

Les Saoudiennes étaient rares dans les bureaux de vote au début des opérations électorales à 8h locales. « J’ai voté pour un homme car je manque d’informations sur les femmes », a dit Ahmed Soulaybi, 78 ans, tout en soulignant n’avoir « aucune réserve » sur la participation des femmes qui devraient jouer « pleinement un rôle » dans la société.

L’Arabie saoudite était le dernier pays à dénier à ses citoyennes le droit de vote. Ce royaume est l’un des plus restrictifs au monde pour les femmes, qui n’ont pas le droit de conduire et doivent obtenir l’accord d’un homme pour travailler ou voyager.

Inscriptions compliquées

Samedi, électeurs et électrices doivent choisir entre 6 000 candidats hommes et 900 femmes autorisées pour la première fois à se présenter. Tous briguent un siège dans les 284 conseils municipaux, des assemblées aux pouvoirs limités qui sont les seules en Arabie à être composées de représentants élus.

La mixité dans les lieux publics étant interdite, les Saoudiennes en campagne n’ont pu rencontrer que leurs électrices, qui sont 119 000 à s’être inscrites pour la première fois sur une liste électorale, sur près de 1,5 million d’électeurs, selon des chiffres officiels.

Des femmes ont affirmé que l’enregistrement des électrices avait été compliqué par des obstacles bureaucratiques, par un manque d’information et par le fait que les femmes ne peuvent pas conduire pour aller s’inscrire.

Dans un contexte où moins d’un électeur sur dix est une femme, peu de Saoudiennes s’attendent à être élues mais certaines pourraient entrer dans les conseils municipaux en étant nommées par le pouvoir, un tiers des sièges étant pourvus par désignation.