Un peu à l’agonie défensivement, les petits Lions ont voulu jouer mais ont oublié qu’un jeu ambitieux nécessitait une justesse technique de tous les instants ou un repli à la hauteur des risques pris. L’Islande s’en est régalé.
Mario Mutsch voulait retrouver de l’engagement et des prises de responsabilité dans le jeu. Il a eu, au moins, la possession et tout ce que ça engendre. Il a pu observer ses gars en grain de chercher des solutions, mais surtout de… commettre des erreurs aux trente mètres, systématiquement sanctionnées.
Pas de bol pour Fabio Lohei, cela aura été deux fois pour sa pomme. La première fois, une passe sèche sur la profondeur casse la ligne et Thorsteinsson part seul au but (0-1, 15e). Sur la seconde, il a suffit d’un relais et d’une bonne course dans la profondeur pour que les Islandais se retrouvent, moins de deux secondes après, en position de piquer le ballon au-dessus de Margato (0-2, 25e).
C’est cher payé, parce qu’en deux tirs, voilà un adversaire agressif, qui s’investit dans un pressing souvent stérile (mais qui a payé deux fois, c’est donc qu’il avait raison d’accepter de se bagarrer de la sorte, à courir après le ballon), qui est devant au score alors que le Luxembourg va expédier lui neuf frappes, sans rien en obtenir. Problème de justesse technique? Oui. Dans la tenue du ballon, parfois. Devant le but, surtout. Ainsi Lohei (16e) mais surtout Gonçalves, trois fois en bonne position (missile repoussé à la 20e, jolie bicyclette trop croisée à la 22e, glissade du gauche aux 15 m à la 45e), vont échouer à ramener les Lionceaux dans le coup.
Gonçalves, moteur de cette équipe, va enfin trouver la voie au retour des vestiaires. En récupérant un ballon dans les pieds de l’adversaire à 40 mètres du but, en faisant vingt mètres sans être attaqué avant de déclencher petit filet (1-2, 50e).Mais presque instantanément, sur un ballon en profondeur, la défense va encore craquer en ne suivant pas un appel de Gudmundsson dans la profondeur, qui va ajuster Margato de près et redonner deux buts d’avance (1-3, 52e). Cette friabilité, derrière, commence à devenir irritante.
Il devait être question, ce jeudi soir, de ramener de la confiance pour cette génération qui était allée décrocher le Tour final en U17 et le tour élite en U19. Être aussi fragile à la perte de balle ne va pas l’aider à se décrisper, surtout pas avant la venue de la Suisse, mardi. Heureusement que Margato se détend comme un beau diable pour repousser un pénalty de Mikaelsson (80e), ou sinon, il l’aurait vraiment abordé le moral dans les chaussettes.
Julien Mollereau