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Deuil et résistance

Dix ans déjà. La France commémore aujourd’hui les attentats du 13 novembre 2015 qui ont ensanglanté Paris (lire aussi en page 10). De nombreuses cérémonies auront lieu au Stade de France, devant les terrasses des cafés mitraillés, devant la salle de spectacle du Bataclan. Tous se remémoreront ces terribles heures où le pays a connu sa plus grave attaque sur son territoire national depuis la Seconde Guerre mondiale. Une violence qui a choqué la planète et qui a provoqué une immense vague d’émotion et de solidarité au Grand-Duché.

Ceux qui ont imaginé ces attaques, qui ont meurtri Paris et ses habitants, semblent avoir voulu viser, au-delà des victimes innocentes, tout ce qui pouvait représenter l’âme française. Passer un moment ensemble, sans a priori, juste pour profiter de l’instant présent en famille ou entre amis : aller voir un match de football, prendre un verre dans un café et raconter sa journée, assister à un concert pour s’amuser simplement et vivre librement. Est-ce que ce groupe de terroristes sanguinaires a réussi à atteindre cette âme française si particulière? Non, évidemment. Et ils ne réussiront jamais, malgré leurs tentatives. Les Français ont connu malheureusement de trop nombreuses attaques terroristes qui ont tenté de les intimider ou de les faire plier. Tout cela est resté sans effet, malgré le deuil. Peu après la tuerie, les slogans ont fleuri, tels que «Paris est une fête», comme le disait Hemingway. C’est toujours le cas. Bien sûr, personne n’oubliera ce qu’il s’est passé le 13 novembre 2015. Mais l’esprit de défiance et de résistance face à cet acte barbare restera inébranlable.

C’est tout notre monde européen qui a changé depuis une décennie au moins. Notre continent a été attaqué à de nombreuses reprises. La liste des attentats est malheureusement très longue. Nous tiendrons bon, car nous savons qui nous sommes. L’idéologie mortifère et barbare qui nous a frappés continue pourtant de creuser son sillon en Afrique ou au Moyen-Orient. Parfois même chez nous. Elle poursuit son travail de désolation pour contraindre et dominer. Le combat contre cette hydre est sans fin. Il se poursuivra, car nous ne céderons pas.