Accueil | A la Une | Centre de soins pour la faune sauvage de Dudelange : «Nous manquions dramatiquement de place»

Centre de soins pour la faune sauvage de Dudelange : «Nous manquions dramatiquement de place»


Le futur centre de soins pour la faune sauvage serait constitué de deux constructions modulaires selon les plans actuels. (Photos : editpress/alain rischard)

Le gouvernement a officialisé ce mercredi un financement de 8,3 millions d’euros pour l’extension et la modernisation du centre de soins pour la faune sauvage situé à Dudelange et devenu trop exigu avec le temps.

Un nouveau chapitre s’apprête à s’écrire pour le centre de soins pour la faune sauvage de Dudelange. Construit à l’écart du centre-ville, entouré par la forêt du parc Le’h et les champs, l’établissement qui accueille près de 3 800 animaux et 190 espèces par an va prochainement être détruit afin d’être modernisé et agrandi. Martine Hansen et Serge Wilmes, respectivement ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, étaient présents sur place hier afin de signer officiellement une convention de cofinancement pour ce chantier financé à hauteur de 8,3 millions d’euros par le gouvernement sur la période 2025-2028.

D’après les plans non définitifs dévoilés à la presse, le centre actuel sera rasé afin d’installer deux bâtiments modulaires en bois et aux toits végétalisés sur un terrain près de dix fois plus grand et mis à disposition par la commune. En voyant les modélisations, Roby Biwer, président de l’ASBL «natur&ëmwelt centre de soins pour la faune sauvage», se montre impatient : «Je suis très curieux de voir comme cela va se présenter, car on connaît les plans, mais ce n’est que du papier.» Ce dernier est d’autant plus pressé que «le constructeur a annoncé une livraison d’ici le 31 décembre 2026», soit un peu plus d’un an avant de prendre une nouvelle dimension tant attendue par l’association.

De 189 à 4 000 animaux accueillis

Avant la construction du centre en 2001, une station de soins était déjà présente près du parc Le’h depuis 1988, sous le nom de «Fleegestatioun fir wëll Déieren» (Refuge pour animaux sauvages). Depuis cette époque, la demande n’a cessé de croître au fil du temps. «Lorsque l’on s’est fait connaître en 1989, nous avons commencé par 189 animaux jusqu’à en atteindre plus de 4 000 en 2020! Depuis le covid, la moyenne annuelle est autour de 3 800.»

En tant que seule structure du pays habilitée à soigner des patients à quatre pattes, aquatiques ou volants, le centre national sature même depuis quelques années. «Cela fait au moins dix ans que nous avions besoin de cette extension parce que l’évolution est devenue trop énorme. Nous manquions dramatiquement de place», admet Roby Biwer.

Martine Hansen, ministre de l’Agriculture, signant la convention de cofinancement pour le chantier d’extension et modernisation.

Ce dernier prend d’abord l’exemple des infrastructures actuelles qui «ne permettent pas la séparation entre les mammifères et les oiseaux, ni entre grands et petits oiseaux». À elle seule, la volière de 60 mètres de long construite en 2022 ne suffit pas, «il est nécessaire d’avoir plus de volières et d’enclos appropriés». Sur le plan hygiénique, le centre ne dispose que «d’une petite salle de quarantaine, ce qui est ridicule» et manque aussi d’une salle opératoire plus grande au sein du bloc vétérinaire.

Le personnel pâtit également de son environnement de travail, coincé dans une seule pièce qui regroupe bureaux, espace de repos, salles de réunion et que le président de l’ASBL qualifie «d’anachronique».

«Pérenniser l’accueil et le soin à Dudelange»

Dans les futures constructions modulaires recyclables à 95 % et construites à base de bois issus de la Grande Région, le centre de soins va donc gagner en surface, en confort et en importance. Plus que jamais, Dudelange s’affirme comme la capitale du bien-être animal puisque l’idée de désengorger le centre en construisant ailleurs un établissement similaire a rapidement été abandonnée, «car il aurait fallu doubler le personnel et les infrastructures».

Afin d’être malgré tout présent à travers le pays, l’ASBL a installé depuis 2020 des conteneurs auprès des centres d’intervention du CGDIS à Junglister, Niederfeulen et Clervaux pour y déposer des animaux blessés 24 heures sur 24. Une fois déposé, l’animal est pris en charge par l’un des vingt bénévoles habitant à proximité et prêt à prendre la route jusqu’à Dudelange. «Grâce à ce système, on a reçu 800 animaux supplémentaires, se réjouit le président, c’est une aide énorme parce qu’avant, on faisait ce tour du pays nous-mêmes, donc il manquait quelqu’un au centre».

Le choix d’agrandir et moderniser le centre existant tient aussi à son voisinage constitué de l’asile régional pour animaux et la Société avicole, club d’éleveurs de volailles. «Ici, c’est une zone dédiée aux animaux, ce pour quoi nous avons multiplié les efforts nécessaires afin de pouvoir prolonger et pérenniser l’accueil et le soin à Dudelange», affirme le bourgmestre de la commune, Dan Biancalana.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .