Le think tank de la Chambre des députés émet des pistes pour stabiliser le système à plus long terme.
La levée de boucliers du camp syndical a amené le gouvernement à ficeler une réforme des pensions bien moins incisive qu’annoncée dans un premier temps. Dans un nouveau document de travail, Idea rappelle que le paquet de 12 mesures permet uniquement de stabiliser le système de retraites sur trois ans, ce qui est «bien loin des ambitions (…) d’une stabilisation (…) sur le long terme».
Le think tank de la Chambre de commerce propose une série d’amendements qui «ont notamment pour objectif de corriger les deux principales faiblesses» du paquet, à savoir «l’absence de mesures progressives permettant de redresser la trajectoire déficitaire» et le «manque de ressources d’économie sur les prestations». Malgré les ajustements à venir, la réserve devrait s’épuiser en 2042 au lieu de 2044.
L’augmentation de la durée de cotisation de 8 mois à l’horizon 2030, afin de pouvoir bénéficier de la retraite avant ses 65 ans, et la hausse du taux de cotisation de 24 % à 25,5 % ne sont pas suffisantes aux yeux d’Idea.
Allonger la période de travail aurait, ainsi, un «effet restreint sur le long terme du fait notamment de la hausse subséquente de la pension moyenne». Par contre, l’augmentation des cotisations aurait des «retombées immédiates sur l’équilibre financier». «En revanche, il est essentiel que des experts évaluent les conséquences d’une telle hausse sur l’attractivité et l’activité économique, les finances publiques et le pouvoir d’achat des actifs», appuie Idea.
Une nouvelle réforme à ficeler pour 2029 ?
Le think tank veut aussi imiter à 7 années la prise en compte des périodes complémentaires d’études, au lieu des 9 années prévues dans la réforme. Contrairement au gouvernement, Idea propose d’augmenter graduellement la pension minimum de 5 % «en parallèle de la création d’une aide sociale pour les pensionnés moins favorisés».
Le document d’analyse remet finalement en doute l’abattement fiscal pour prolonger la carrière jusqu’à 65 ans et la nouvelle retraite progressive. Idea s’interroge sur le caractère incitatif et le coût budgétaire de ces deux mesures. «Il sera nécessaire de faire une évaluation d’ensemble des dispositifs incitant à un départ différé à la retraite d’ici trois ans», est-il avancé dans le document.
Un réexamen de la situation s’imposerait en 2030. «Ce réexamen sera d’une importance cruciale, car lui seul permettra de préserver les actifs et les futurs pensionnés», estime Idea. Les responsables politiques devraient anticiper, à l’horizon 2029, une nouvelle réforme. La ministre Martine Deprez se disait fin octobre satisfaite de «gagner 15 ans de marge financière» pour pousser plus loin le financement durable du système des pensions.