La semaine passée, nos confrères du Tageblatt avaient révélé les critiques acerbes formulées par les Nations unies au sujet de la politique répressive menée par la Ville de Luxembourg et le gouvernement contre les mendiants et sans-abris. Le fait que les responsables politiques «ignorent» ce blâme onusien provoque l’ire de l’association «Solidaritéit mat den Heescherten».
Les deux rapporteurs spéciaux des Nations unies sur le droit à un logement convenable expriment leur «profonde inquiétude» quant aux projets de loi visant à inscrire la «mendicité agressive» dans le Code pénal et cherchant à instaurer un «Platzverweis renforcé». Les deux mesures risqueraient, selon l’ONU, de «violer plusieurs normes internationales en matière de droits de l’homme».
L’association défendant la cause des mendiants rappelle dans un communiqué avoir saisi en décembre dernier le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Les rapporteurs spéciaux fustigent aujourd’hui le fait que «les lois qui criminalisent la pauvreté ou le sans-abrisme» sont contraires à l’obligation des États à garantir «le droit à un niveau de vie adéquat, y compris le logement, à toute personne présente sur leur territoire», une disposition ancrée dans le «Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels». L’ONU appelle la Chambre à «réexaminer» les deux projets de loi «afin d’éviter de criminaliser les personnes en pauvreté et les sans-abris en raison de leur statut».
«L’attitude du gouvernement et de la Ville de Luxembourg, qui consiste à ignorer l’interprétation (des rapporteurs spéciaux) et à trouver des échappatoires, est inquiétante», aux yeux de l’association «Solidaritéit mat den Heescherten». Cette attitude équivaudrait «à saper l’importance de l’ONU».