L’exposition temporaire «Ayrton Senna Forever» ouvre ce mardi ses portes à GRIDX. Plus de 60 pièces lui ayant appartenu sont visibles jusqu’au 10 mai 2026.
«Nous présentons ici des voitures avec lesquelles Ayrton Senna a réellement couru», explique Thomas Berns, directeur du volet automobile de GRIDX. «À part un seul modèle, toutes les voitures sont d’origine.» À Wickrange, la Galleria 610 consacre sa première exposition temporaire à Ayrton Senna. Intitulée «Ayrton Senna Forever», elle réunit une soixantaine de pièces authentiques visibles jusqu’au 10 mai 2026. Le parcours suit la carrière du champion, de ses débuts en karting à la tragédie d’Imola en 1994.
Le visiteur découvre d’abord les petits karts avec lesquels Senna a débuté à l’âge de 13 ans. «Je pensais que ces karts n’existaient plus. C’est très impressionnant de les voir», s’étonne Fabrice, venu avec sa fille Eva. Passionné de Formule 1 depuis l’enfance, il se souvient des duels mythiques du Brésilien avec Alain Prost. «Ces batailles-là étaient fair-play, on sentait que le pilote faisait la différence», explique-t-il à propos de ses dimanches d’enfance. «Aujourd’hui, le résultat repose davantage sur la voiture. Senna, lui, avait ce mélange de fougue et de talent», regrette-t-il. Pour lui, l’exposition est une réussite. «Je ne m’attendais pas à voir autant de pièces.» Mais Fabrice nuance tout de même avec le prix d’entrée, fixé à 18 euros, qu’il juge «un peu élevé».
D’autres visiteurs ne cachent pas leur enthousiasme. Lenny et son ami Evan, âgés de 17 et 18 ans, découvrent l’univers du pilote qu’ils n’ont jamais vu courir. «C’est mon père qui m’a transmis la passion de la F1», raconte Lenny. «Il me faisait regarder les anciennes courses de Senna», alors même que le pilote est mort 13 ans avant sa naissance. Les deux adolescents sont fascinés par la possibilité de «voir ses casques, ses gants, ses combinaisons (…) au même endroit et tous signés !», s’exclame Lenny. Tous deux s’accordent à dire que l’exposition «vaut le détour pour tout fan de F1».
Des pièces exceptionnelles
Parmi les trésors exposés : une Williams FW16 de la saison 1994. «Ce n’est pas celle de l’accident d’Imola», concède le directeur. «La voiture du crash est probablement sous scellés ou démantelée. Celle-ci a tout de même été utilisée pour les essais.» À la droite de la monoplace, une colonne de direction de 1994 d’origine. Ce n’est pas celle du tragique 1er mai 1994, mais le directeur précise que «l’idée était de montrer que modifier une telle pièce ne peut se faire facilement, vu que c’est une pièce usinée».
Pour rappel, Ayrton Senna est mort après une sortie de circuit au Grand Prix de Saint-Marin à Imola. L’enquête révèle que sa colonne de direction a été modifiée pour lui permettre une potentielle meilleure manœuvre de sa voiture. C’est cette modification qui lui a été fatale. Les connaisseurs pourront admirer «sa Lotus 97T noir et or, sa McLaren MP4/4 de 1988 avec laquelle il a remporté son premier titre mondial ou encore une Toleman TG184 avec laquelle Senna s’est illustré sous la pluie à Monaco en 1984», détaille le directeur.
Une pièce le fascine davantage que les autres : le trophée de sa victoire du Grand Prix du Brésil, remporté en 1991 à São Paulo, sa ville natale. Thomas Berns souligne que «Senna a gagné alors qu’il n’avait plus que sa sixième vitesse. Il était épuisé et peinait même à soulever la coupe. Pour moi, cela symbolise parfaitement sa détermination».
«On voulait marquer les esprits»
Derrière cette reconstitution se cache un travail de longue haleine. GRIDX a monté l’exposition en collaboration avec le MAUTO, le musée national de l’Automobile italien, basé à Turin. «Ce sont eux qui ont assuré la curation et la sélection des pièces, en lien direct avec les propriétaires», précise Thomas Berns. «Les voitures viennent par exemple de l’usine Lotus ou de collectionneurs privés comme Salvatore Apicella.»
«Pourquoi avoir choisi Senna en premier ? On voulait marquer les esprits», répond le directeur. «C’est une figure mythique qui dépasse la Formule 1. Commencer avec lui, c’était une manière d’affirmer notre ambition», poursuit-il. Il précise d’ailleurs que «l’exposition a été faite en collaboration et validée par la famille Senna».
Une deuxième partie plus éclairée et moderne est juxtaposée à l’exposition temporaire. «Les visiteurs pourront retrouver une collection plus tournante de voitures, avec un thème Alpine en ce moment», indique Thomas Berns. En ce qui concerne la suite des expositions temporaires, le directeur automobile n’est pas inquiet. «On a d’autres expositions qui sont prévues et nous sommes confiants qu’elles seront toutes aussi intéressantes», conclut-il.