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[Basket] Esch, une défaite qui fait mal


Franck Mériguet a du mal à digérer la défaite à la dernière seconde face à Kordall.  (Photo : fern konnen)

APRES LA 8e JOURNEE EN ENOVOS LEAGUE Alors qu’il pensait avoir arraché la victoire, Esch s’est incliné dans la dernière seconde sur le parquet des Steelers. Sur une action un peu confuse.

«Celle-là, elle fait mal!» Dire que Franck Mériguet n’est pas content est un doux euphémisme : «Je n’ai pas l’habitude de dire quelque chose sur les arbitres mais là, je trouve qu’on a atteint des sommets», vitupère-t-il. Samedi, le Basket Esch s’est en effet incliné d’un point sur le parquet des Kordall Steelers (100-99). Un revers qui fait un peu tache pour une équipe qui avait déjà commencé sa saison par un autre surprenant revers, face au Racing. Si bien qu’alors qu’on vient de passer le tiers de la saison régulière, le bilan des Eschois est tout juste équilibré : 4-4.

Pour quelle raison le technicien eschois ne décolère-t-il pas? En cause, la fin de match contre Kordall. Alors que Dino Ceman vient d’inscrire ses deux lancers francs pour remettre les visiteurs devant au score d’un point, il ne reste plus qu’une seconde au panneau d’affichage. Sur la remise en jeu, une passe lobée arrive en direction de Dino Ceman et Robertas Jonaitis qui sont à la lutte pour la balle. L’arbitre prend ses responsabilités et estime qu’il y a faute sur le Lituanien des Steelers. Une aubaine pour celui qui est tout simplement le meilleur marqueur du championnat. Qui, évidemment, ne rate pas l’occasion de faire repasser Kordall devant au panneau d’affichage. Il reste alors 0« 5 à jouer et Clancy Rugg manquera le tir de la gagne.

«Pour nous, c’était gagné»

Un coup très dur pour le technicien lallangeois : «Quand tu es devant avec une seconde, tu te dis qu’il ne peut pas t’arriver grand-chose. À part un exploit. Pour nous, c’était gagné. Tu peux siffler s’il y a une faute flagrante. Mais pas là. Là, tu leur donnes le match.»

Après la rencontre, Franck Mériguet ira s’expliquer avec l’arbitre. Qui maintiendra sa position : «On a beaucoup discuté. Lui est persuadé qu’il y avait faute. Moi non. Et je lui dis : « Tu vois, si on discute et qu’on n’est pas d’accord, ça veut bien dire que ce n’est pas une faute flagrante. Dans ce cas, on ne siffle pas. Ça paraît tellement évident.» Et de préciser : «Après, je ne lui en veux pas. Ce n’est pas contre lui. Il n’a pas sifflé contre moi. Il a estimé qu’il y avait faute. Mais ça fait très mal.»

Cette année, il n’y a pas de match facile

Le coach a même demandé à des arbitres en France ce qu’ils pensaient de la situation : «Je leur ai dit : « Regardez la scène, je ne vous dis pas qui est mon équipe et je voudrais savoir ce que vous auriez sifflé« . Leur réponse? Pour eux, c’est un no call

Malgré tout, Franck Mériguet n’aura pas gain de cause et c’est bien avec une défaite que les Lallangeois repartiront de l’antre des Steelers. Un revers qui fait mal : «En voyant le calendrier, on aurait signé pour 5-3. Là, c’est 4-4 et c’est tout de suite beaucoup plus chaud.»

Alors qu’on vient de passer le cap du tiers de la saison régulière, le Basket Esch, septième avec un point d’avance sur les Musel Pikes et… Kordall, est tout de même toujours dans les clous pour son objectif du début de saison : les play-offs! «Le but, c’est de laisser quatre équipes derrière nous.»

Mais contrairement à l’an passé, où on avait rapidement su qui irait en play-offs et qui lutterait pour le maintien, cette année, ça semble beaucoup moins évident : «Il n’y a pas un match facile. Il n’y a pas une rencontre, comme c’était le cas par le passé, où tu étais sûr de l’emporter. Quand on voit Kordall, Mamer au complet, les Pikes, le Racing, rien n’est facile. C’était la deuxième fois que Kordall jouait avec ses quatre étrangers et on voit que les quatre sont intéressants. Ils sont tous des machines à scorer. Leur Lituanien met 30 pts par match, ils ont deux Américains dont un shooteur et le meneur espagnol qui est très fort. Contre nous, ils mettent 14 paniers à trois points à 60 % de réussite. Et malgré tout, on fait une grosse perf offensive qui nous permet d’être en position de remporter le match. Après, on ne peut pas se permettre d’encaisser 100 pts. C’est beaucoup trop.»

Le plus important, c’est de réagir tout de suite

Il y a encore peu, le Basket Esch était la défense la plus imperméable du championnat. Mais ça, c’était avant. Les arrêts des frères Biever, d’Alex Rodenbourg et, en fin d’année dernière, de Thomas Grün ont conduit l’équipe à devoir se réinventer. Ce qui n’est pas facile : «On n’a pas le même tranchant défensif. On n’a pas cette même volonté de défendre qu’auparavant. C’est là où, pour moi, on doit pouvoir faire la différence. Ce n’est pas qu’une question de volonté. Il faut aussi avoir les joueurs pour. On doit avoir cette mentalité de vouloir défendre en entrant sur le terrain. Mais ce n’est pas quelque chose de naturel que de penser à défendre.» À ce titre, l’arrivée de Dino Ceman, reconnu pour ses qualités défensives, fait forcément du bien. Mais ça ne suffit pas : «Il faut qu’on soit tous dans ce même état d’esprit.»

Après avoir encaissé 100 pts face à Kordall, le Basket Esch pointe tout de même à la quatrième place parmi les meilleures défenses avec 632 pts encaissés. À bonne distance d’Etzella (589), du leader invaincu Sparta (602) mais tout près de l’Amicale (626).

Les Eschois ont désormais une petite semaine pour se remettre la tête à l’endroit avant la réception de l’Amicale : «Les arbitres font partie du jeu. Maintenant, le plus important, c’est de continuer à travailler pour la suite et de réagir après une défaite comme cela. Qui fait mal psychologiquement.»